“What authority surfeits on would relieve / us”. (1.1.15-16). Cette phrase sortie de la bouche d'un citoyen dès la première scène de la pièce situe le mot ‘autorité' au cœur de la menace d'une guerre civil. En effet, tandis que les plébéiens font entendre leur cri du ventre, la recherche d'un responsable à leur situation les amène aussitôt à se tourner vers les représentants de l'autorité. Dans cette citation le mot ‘authority' renvoie à ceux qui possèdent l'autorité, c'est-à-dire les patriciens. Ici, son emploi métonymique n'en révèle qu'un aspect mais son sémantisme va bien plus loin met en évidence d'autres éléments de la pièce. Selon le dictionnaire, l'autorité est « le droit, pouvoir de commander, de prendre des décisions, de se faire obéir. » Si en théorie la hiérarchie instaurée dans la Rome décrite par Shakespeare place ce pouvoir entre les mains des patriciens, on constate que dès les premières lignes de la pièce l'autorité de cette minorité n'est pas reconnue par tous : « Let us kill him, and we'll have corn a tour own price. » Ici, la proposition d'un citoyen de prendre le pouvoir montre que l'autorité n'est pas figée dans Coriolan mais serait plutôt le centre d'un conflit. Par conséquent, mesurer à quel point les enjeux et les tensions dans l'intrigue tournent autour l'autorité nous amène à explorer son importance dans la pièce.
[...] Ces critiques sévères ne reflètent pourtant pas un jugement constant car on retrouve ces mêmes citoyens dire à Coriolan : The gods give you joy, sir, heartly ( 2.3 .107). Ce renversement de situation illustre à quel point ce personnage est l'objet de nombreuses écritures même s'il se veut author of himself ( 5.3 .36). En d'autres termes on remarque ici une prise d'autorité des plébéiens sur Coriolan exemplifiée ici par le fait qu'ils sont capables d'en faire aussi bien un héros qu'un être malfaisant. Les multiples interprétations de Coriolan vont même jusqu'à le situer au rang de dieu : He is their god. ( 4.6 .95). [...]
[...] Lors du procès de Coriolan, l'autorité des tribuns sur la plèbe atteint son paroxysme. On voit dans la scène 3 de l'acte 3 Sicinius et Brutus donner les consignes à l'Aedil : For death, for fine, for banishment, then let them, / If I say ‘Fine', cry ‘Fine !', if ‘Death', cry ‘Death!'» ( 3.3 .15-16). On constate ici que les deux tribuns sont arrivés à étendre leur autorité jusqu'à manipuler les plébéiens comme des poupées de chiffon. Cependant, ce qui apparaît comme un avantage se transforme en danger alors que la nouvelle se répand que Coriolan est à la tête d'une armée Volsces prête à envahir Rome. [...]
[...] En d'autres termes, l'autorité se manifeste ici par le pouvoir d'une mère sur son fils qui est tel que le personnage éponyme devient le miroir de sa génitrice. Néanmoins, inconscient de cette influence, Coriolan manifeste aussi une importante volonté d'autorité sur sa propre personne. Au lendemain de la victoire sur les Volsces, Coriolan est acclamé par les soldats romains dans une scène d'euphorie générale. Le sentiment d'unité qui se fait sentir à cet instant est vite nuancé par Coriolan qui s'exclame alors : O me alone ! Make you a sword of me ? ( 1.8 .77). [...]
[...] L'autorité dans Coriolan de Shakespeare “What authority surfeits on would relieve / ( 1.1 .15-16). Cette phrase sortie de la bouche d'un citoyen dès la première scène de la pièce situe le mot ‘autorité' au cœur de la menace d'une guerre civil. En effet, tandis que les plébéiens font entendre leur cri du ventre, la recherche d'un responsable à leur situation les amène aussitôt à se tourner vers les représentants de l'autorité. Dans cette citation le mot ‘authority' renvoie à ceux qui possèdent l'autorité, c'est-à-dire les patriciens. [...]
[...] Sa réponse à la sentence : I banish you ! ( 3.3 .124) illustre à nouveau le caractère incontrôlable du personnage qui ne peut contenir ses sentiments au moment où il risque même de se faire exécuter. De plus, cette absence d'autorité peut être interprétée comme l'élément responsable de la mort du personnage car le bannissement le pousse à aller vers Aufidius, qui le fait tuer à la fin. me to pieces, Volsces.” ( 5.6 .112) Ces mots prononcés par Coriolan alors que son sort est scellé montrent une dernière tentative de contrôle sur la situation alors qu'il n'a plus aucune autorité sur qui que ce soit. [...]
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