Aube Illuminations 1886, Arthur Rimbaud, oeuvre poétique, éveil de la nature, littérature française, textes en prose, vers libres, visions hallucinées, auteur symboliste, réalisme, strophes, octosyllabes, sujet lyrique
Arthur Rimbaud est un poète français de la seconde moitié du 19e siècle. Malgré la brièveté de son oeuvre poétique, sa densité fait de lui une des figures majeures de la littérature française. Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans. Il est considéré comme un symboliste, mais également comme un précurseur du réalisme. En 1886 est publié son 3e recueil intitulé "Illuminations". Celui-ci est constitué de 54 textes en prose ou en vers libres qui sont parfois très courts et qui décrivent, comme le titre l'indique, des visions hallucinées. Parmi ces textes se trouve "Aube", un poème en prose composé de quatre strophes encadrées par deux octosyllabes. Il raconte le récit d'une relation privilégiée entre l'aube et le sujet lyrique, alternant entre course-poursuite et amour.
[...] - Aube : 1ers rayons du soleil - Aurore : Lueur brillante et rosée qui suit l'aube et précède le lever du soleil - Pierreries : Pierres précieuses taillées, employées comme ornement - Wasserfall : Chute d'eau/cascade - Écheveler : mettre les cheveux en désordre II. Un récit qui nous fait voyager A. Évolution spatiale Le poème Aube suit une évolution spatiale au fur et à mesure du texte : « au front des palais » « une fleur » (L.6). Ces mots nous indiquent qu'au début, nous sommes bas, au niveau du sol. Cependant, nous bougeons en avançant dans le texte : « wasserfall [ ] sapins ». De par leur grandeur, les chutes d'eau et les sapins ici évoqués nous invitent à prendre de la hauteur. [...]
[...] L'éveil de la nature par le poète A. Une nature qui prend vie Au début, la nature est endormie, voire morte. Cet état est caractérisé par un silence, une immobilité comme celle d'un sommeil profond : « Rien ne bougeait » (L.2) et par une obscurité semblable à la nuit avant l'aube : « Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois » (L.2). De plus, on relève une prosopopée : « l'eau était morte » qui confère à l'eau les attributs d'un être vivant, mais qui souligne une absence de vie de par l'adjectif « morte ». [...]
[...] On comprend que l'action débute à l'aube. Un autre octosyllabe clôture le texte et nous indique le moment de la fin de l'action : « il était midi » (L.14). De plus, l'évolution spatiale, qui correspond à un mouvement d'élévation, peut s'apparenter au soleil qui avance dans sa course toujours plus haut vers le zénith, à la journée qui avance. Ainsi, l'évolution temporelle, qui laisse entendre que l'action se déroule des premiers rayons du soleil jusqu'à midi, est cohérente avec l'évolution spatiale du poème. [...]
[...] De plus, on relève une allitération en qui donne une impression de lourdeur et qui accompagne ainsi la chute. Celle-ci est aussi brutale que le réveil qui survient juste après : « Au réveil, il était midi » (L.14). Il ne s'agit pas d'une coïncidence puisque lorsqu'il attrape l'aube, il a atteint son but et n'a plus de raison de rester dans son rêve. De plus, à son réveil, « il était midi ». Le moment exact où le soleil est au zénith et qu'il arrête son ascension pour commencer à chuter, tout comme l'aube et l'enfant. [...]
[...] La relation privilégiée entre l'aube et l'auteur A. Une relation concurrentielle C'est une véritable compétition à laquelle se livrent le poète et l'aube. C'est à qui illuminera et réveillera la nature le premier : « J'ai marché, réveillant » (L.3). L'auteur est donc le premier à éveiller ce monde endormi. Cependant, l'aube prend les devants par la suite : « dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats » (L.5). L'adverbe « déjà » signifie que « les frais et blêmes éclats » (oxymore désignant le fait qu'il fait froid à l'aube) de l'aube étaient là et avait illuminé le sentier bien avant l'arrivée du poète. [...]
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