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Il est assez malaisé de concevoir un résumé de Au pas de l'oie à cause de la structure même de l'ouvrage.
Toutefois, les différents "tours" du jeu permettent à peu près d'ordonner les grands axes de l'histoire et de la culture politique italienne que Antonio Tabucchi développe à travers les articles qu'il a publié.
La crise de la pensée lapalissienne. Dans le premier tour, l'auteur fait mention du dangereux relativisme politique qui touche le pays et frappe l'identité politique et civile de la République italienne. Selon lui, l'Italie se situe au centre d'une crise de la vérité. À ce relativisme politique s'ajoute le révisionnisme historique de certaines personnalités politiques. Il faut également évoquer la déliquescence du journalisme italien (infiltré par la CIA) et le fait que l'Italie est une « dictature de la parole », pour reprendre les propres termes de Tabucci. Ce dernier conclue ce tour en expliquant que, dépourvu de passions civiles, la politique est devenue en Italie l'exercice de l'intérêt privé.
Qui est le chef ? Dans le second tour, Tabucchi présente Silvio Berlusconi comme un chef exerçant son pouvoir de façon autistique, c'est-à-dire dans une solitude profonde. Il peut se le permettre car, selon l'auteur, la gauche italienne vire tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. C'est vrai qu'il lui est difficile de s'exprimer quand la droite lui vole ses mots.. L'Église n'est pas en reste : elle n'en fait qu'à sa tête quand il s'agit de béatifier. La presse, quant à elle, manipule l'opinion tandis que les victimes des « années de plomb » doivent apprendre à se satisfaire de leur rôle de victimes. Pour finir, l'auteur relève le fait que la classe politique italienne ne tolère pas d'être mise en examen (quand bien même elle ne l'est pas (...)
[...] Antonio Tabucchi, dont les tendances politiques se situent à gauche, est un écrivain engagé contre Silvio Berlusconi et son gouvernement. En tant que membre fondateur du Parlement international des écrivains, il a eu à défendre de nombreux auteurs. Ses écrits, traduits dans une vingtaine de langues, ont été récompensés par de nombreux prix au nombre desquels ont peut citer le Prix Médicis de la meilleure œuvre étrangère (1987), le Prix européen Jean Monnet (1994), le Prix Nossack de l'Académie Leibniz (1999) ou encore le Prix France Culture (2002). [...]
[...] Nous percevons la guerre telle qu'elle nous est montrée; pas telle qu'elle est réellement. De plus, si la guerre en Irak est menée au nom de la démocratie, elle l'est avec des moyens tous plus antidémocratiques les uns que les autres. Enfin, le Président de la République prend indirectement position pour cette guerre alors que sa fonction le lui proscrit formellement. Engagement ou désenchantement. Antonio Tabucchi affirme que face au régime autoritaire (que l'Italie n'est pas), face à la perte de toute certitude (ce qui semble effectivement être le cas en ce qui concerne la politique italienne), face à la guerre (qu'il s'agisse de l'Irak ou de l'Afghanistan), la vie quotidienne nous appelle soit à l'engagement soit à un désenchantement revendiqué Quoi qu'il en soit, nous continuons de vivre chaque jour de notre existence entre engagement et désenchantement. [...]
[...] Les cases, courtes, font que l'on ne s'ennuie pas l'ombre d'un instant. Elles donnent un véritable rythme à l'ouvrage et les renvois à la fin de celles-ci selon le parcours choisi, très bien conçus, ne peuvent qu'inciter à poursuivre la lecture (donc le jeu) et ce, sans risquer de souffrir de longueurs. Une lecture très agréable en somme et, surtout, une langue de la littérature belle comme l'Italie mais qui sait aussi nous faire réfléchir sur les monstruosités de cette dernière. [...]
[...] CRITIQUE: Au pas de l'oie n'est pas à proprement parler un roman; encore moins un essai. Cet ouvrage est, selon moi, une œuvre particulièrement originale. D'une part à cause de la manière dont il est construit mais aussi, d'autre part, à cause de la façon dont il se construit: au gré du choix de parcours effectué par le lecteur au commencement de sa lecture. Antonio Tabucchi élabore en effet son ouvrage à partir d'une série d'articles qu'il a publié en tant que journaliste dans divers journaux, en particulier dans El Pais et dans El Pais Internacional (on trouvera dans ce dernier propos un bel exemple de lapalissade, terme qui donne son nom à la première des sept parties que compte Au pas de l'oie à savoir La crise de la pensée lapalissienne Les articles, qui se succèdent tout au long de l'ouvrage, sont reliés entre eux par un plan préétabli par l'auteur, par un fil rouge qui autorise le lecteur à choisir entre deux parcours; un parcours A et un parcours B. [...]
[...] Il écrit aussi en portugais (Requiem). Parcours suivi: parcours A. RÉSUMÉ Il est assez malaisé de concevoir un résumé de Au pas de l'oie à cause de la structure même de l'ouvrage. Toutefois, les différents tours du jeu permettent à peu près d'ordonner les grands axes de l'histoire et de la culture politique italienne que Antonio Tabucchi développe à travers les articles qu'il a publié. La crise de la pensée lapalissienne. Dans le premier tour, l'auteur fait mention du dangereux relativisme politique qui touche le pays et frappe l'identité politique et civile de la République italienne. [...]
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