Introduction
I) Le roman se veut être une peinture réaliste de la condition de la femme en Afghanistan.
II) L'auteur semble vouloir donner une portée universelle à son roman, surement pour le porter dans une mise en perspective actuelle.
Conclusion
[...] Atiq Rahimi raconte ainsi la femme qui n'a aucun droit, sinon celui de l'obéissance. La voix de l'héroïne permet de dénoncer l'oppression dont les femmes sont victimes dans les pays en guerre où règne la terreur. Les femmes y sont soumises à un état primaire de soumission archaïque : je devais dormir avec ta mère qui veillait sur moi, ou plutôt qui veillait sur ma chasteté pour me demander de me couvrir, tu criais : cache ta viande, en effet, je n'étais qu'un morceau de viande En effet, l'héroïne raconte ses souvenirs, ses rêves avortés, son mariage forcé, sa sœur vendue à un vieillard, l'honneur de la famille fondé sur l'intransigeance, l'arbitraire, et puis ces guerres fratricides qui n'en finissent jamais . [...]
[...] C'est ta mère, ta sœur, ton honneur ! Puis il passe à un autre soldat et lui pose la même question : Oui chef, C'est la mère, la sœur, l'honneur de Bénam L'auteur insiste aussi sur le mal que fait la religion quand elle devient négation de la chair et de l'origine. Avant même le début du roman, une citation d'Antonin Artaud annonce ce thème : Du corps par le corps avec le corps depuis le corps et jusqu'au corps. [...]
[...] Les individus, à travers l'obscurantisme religieux ne savent alors s'exprimer que par la violence, qu'elle soit dans le cadre familial ou par a prise des armes. L'auteur révèle l'extrême solitude de ces femmes et de ces hommes, dépossédés de leur humanité. Atiq Rahimi donne une portée universelle à son roman, ne nommant pas son héroïne, certainement pour insister sur le caractère actuel de ce thème. En effet, dans un pays comme l'Afghanistan, même si les talibans ne sont plus au pouvoir à Kaboul, la situation des droits de l'Homme empire, et notamment pour les femmes. [...]
[...] Il est significatif qu'Atiq Rahimi ait choisi des oiseaux migrateurs condamnés à l'errance. Un instant figés dans ce monde où la vie est impossible, ils s'échappent vers des terres plus hospitalières tout comme Atiq Rahimi a dû quitter son pays pour rester un homme libre. La femme rouvre les yeux sur cette image qui lui dit qu'il faut partir pour survivre mais il est trop tard pour elle. Elle a donc échoué dans sa tentative. Mais l'on peut considérer comme une réussite le fait qu'elle se soit révoltée, qu'elle ait pris conscience de son aliénation et qu'elle l'ait refusée. [...]
[...] À la fin du livre cette Syngué sabour, tel qu'il est écrit dans la tradition, explosera . Mais le livre est avant tout un requiem pour toutes les femmes qui ont subit la violence de l'intégrisme religieux, et en particulier, un hommage à l'une de ces femmes, Nadia Anjuman, une poétesse afghane sauvagement assassinée par son époux. En effet, en octobre 2005, l'auteur explique qu'il a appris qu'un colloque littéraire devant se dérouler à Hérat, ville d'Afghanistan renommée pour sa culture, était annulé. [...]
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