Nous procéderons ici à une analyse linéaire de l'essai de Milan Kundera L'Art du roman. Chaque partie de l'étude correspond à un chapitre de l'essai, qui se compose de sept chapitres. Chaque citation sera précédée ou suivie de la page à laquelle elle correspond, dans l'édition Folio. Sont soulignés en vert les passages importants, marquants de l'essai, qui permettent de mieux discerner la progression logique des idées de l'auteur. Vous trouverez en fin d'étude une bibliographie des ouvrages et sites consultés qui ont permis de la réaliser.
L'Art du roman paraît en 1986 et s'inscrit dans une trilogie essayistique dans laquelle le romancier réfléchit à propos de son art : le roman. Le roman est une sorte de relais de la philosophie : il permet de découvrir les aspects de l'existence humaine. Dans sept textes relativement indépendants mais liés en un seul essai, Kundera expose sa conception personnelle du roman européen, qui le pousse à s'interroger : l'histoire de celui-ci est-elle en train de s'achever ?
Dans une première partie, l'auteur aborde l'Histoire du roman depuis Cervantes. Il revient d'abord sur l'ère de Descartes : si cette période est synonyme de progrès scientifiques et techniques, elle fait naître des regrets. La science fait perdre à l'homme « la passion de connaître »
[...] Ainsi, toute description physique du personnage est inutile, en ce sens qu'elle ne nous aide pas à mieux percevoir cette problématique existentielle : ce qu'on veut comprendre dans un roman, ce n'est pas la psychologie des personnages, mais l'essence des situations. Le roman est phénoménologique. Ainsi, un personnage, pour être vivant, n'a pas à être décrit physiquement, il a juste pour fonction d'aller au bout de sa problématique existentielle En fin de compte, la seule raison d'être du roman, c'est d'explorer le monde. Il ne s'inscrit pas dans l'Histoire véritable. Il peut inventer, pour voir jusqu'où l'homme peut aller. [...]
[...] Rien de mieux que la formule de Flaubert : Le romancier est celui qui disparaît derrière son oeuvre Telle est la sagesse du romancier pour Milan Kundera. Il reprend un proverbe juif : L'homme pense, Dieu rit. Le roman, dénué d'affirmation et d'engagement, est l'art le plus pur, plus pur que les réflexions cartésiennes. Kundera conclut, disant que l'Europe est aujourd'hui menacée, par ce qu'il appelle la dégradation des valeurs : on tend de plus en plus, aujourd'hui, à inscrire le roman dans la vie privée de l'auteur, à engager le roman, ce qui lui fait perdre toute sa raison d'être. [...]
[...] De nos jours, l'homme se trouve dans un tourbillon de la réduction : il semble vouloir tout simplifier et résoudre tout au présent, à l'actualité. Or, l'esprit du roman, contraire à l'esprit actuel, est celui de la complexité et de la continuité. Le roman doit donc aller contre le progrès du monde s'il veut survivre. Dans un second temps, Kundera montre que les personnages de romans sont utilisés de manière allégorique par l'auteur, pour caractériser et tenter de définir une notion, un sentiment, selon son opinion. [...]
[...] Il explique son suicide, qui n'est pas le fruit d'une décision. C'est au contraire la décision qui l'a prise Le roman permet ainsi d'explorer le rôle de l'irrationnel dans notre vie. Le roman exprime ce que seul lui peut découvrir. Dans le quatrième chapitre, il parle de la technique du roman. Pour lui points doivent être respectés : - Le dépouillement radical : l'écriture doit aller à l'essentiel dans un roman, il ne faut pas s'embarrasser avec tous les détails inutiles qui perturberont le lecteur. [...]
[...] Il tue le tragique. Ensuite, Kundera tente d'inscrire le kafkaïen dans l'histoire : ces situations invraisemblables font penser au totalitarisme : un poète, mis au goulag, nommé Joseph K., écrit par la suite un poème à la gloire du communisme. Comment peut-il faire cela alors que le régime l'a condamné pour une faute qu'il n'a pas commise ? Finalement on retrouve le schéma classique : l'accusé est accusé pour quelque chose qu'il n'a pas commis. Puis, il cherche à justifier son châtiment en cherchant une faute. [...]
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