L'Art de connaître l'homme par sa physiognomonie, Jean-Gaspard Lavater (1775), rationalité scientifique, idées des Lumières, naturalisme, Pythagore, morphologie et comportement, théorie des humeurs, Georg Christoph Lichtenberg, racines antiques, fiche de lecture
Le livre n'a jamais été un objet anodin. Il est un symbole, mais également un véhicule d'idées capables de révolutionner toute une époque. L'objet de cette étude, le manuscrit de "L'Art de connaître les hommes par la physiognomonie", écrit par Jean-Gaspard Lavater, fait partie de cette catégorie de livres qui ont fait évoluer les manières de penser. Qu'il s'agisse du domaine de la science, de la religion ou encore de la littérature, cette oeuvre n'a pas laissé son public indifférent, de la fin du XVIIe siècle (lors de sa première parution) jusqu'au XIXe siècle. Nous allons tenter de mettre en lumière les racines des théories physiognomoniques exposées dans "L'Art de connaître les hommes par la physiognomonie".
Démarche qui se traduira premièrement par la présentation de l'ouvrage en question mis en rapport avec l'oeuvre, suivie par un bref aperçu de l'émergence de cette science. Puis, nous tenterons d'établir la manière dont ces théories ont été reçues dans un contexte des Lumières naturellement plus porté sur la rationalité scientifique. Finalement, il sera intéressant de retracer les impacts principaux qu'elles ont générés et continuent, inconsciemment, d'avoir l'imaginaire collectif jusqu'à ce jour.
[...] » Herminie Chavannes, Essai sur la vie de Lavater, p.215-216. Patricia Blackburn, La technique physiognomonique de J. K. Lavater et son influence sur le personnage de roman, p.1-2 Paru en 1833 l'œuvre constitue la deuxième partie de l'ensemble Pathologie de la vie sociale où Balzac présente l'homme intérieur en rapport avec l'homme extérieur. http://leportique.revues.org/index791.html Ce roman paru en 1835 établit les bases de La Comédie Humaine. On doit l'avènement de la BD au dessinateur et humoriste genevois Rodolphe Töpffer, qui a lui-même rédigé (et illustré) un petit Essai de physiognomonie, paru en 1845. [...]
[...] article web : http://www.cairn.info/revue-d-histoire-du-dix-neuvieme-siecle-2009-2-page- 37.htm#no THOMANN Johannes, Document audio de la conférence du docteur Johannes Thomann sur les débuts de la physiognomonie (Paris, 2007) : http://www.savoirs.ens.fr/data/audio/2007_12_13_thomann.mp3 La « Société économique de Fribourg » est une société créée le 9 janvier 1813 par le Père Grégoire Girard et le général Nicolas de Gady du « Cercle de la Grande Société ». Elle avait pour but premier de servir l'élaboration pratique de la science économique libérale dans le canton. (PYTHON Francis, Pouvoirs et sociétés à Fribourg sous la Médiation (1804- 1814), p.201) M. Moreau de la Sarthe est un médecin réputé dont les commentaires ont augmenté la portée scientifique du traité de Lavater à l'époque. Le papier vélin est mis au point en France en 1780 par l'imprimeur François-Ambroise Didot en collaboration avec le papetier Johannot d'Annonay. [...]
[...] Ainsi, son exercice premier fut celui de la foi. Pasteur et colporteur de foi, nous nous intéresserons pourtant surtout au physiognomoniste. Car avec quelque cent-trente ouvrages ou opuscules imprimés, de nombreux écrits (principalement religieux) et une immense correspondance, cet auteur des plus prolifiques ne s'est pas cantonné à sa profession de pasteur. Il débuta en effet rapidement sa vocation « scientifique » par s'essayer aux portraits sur ses amis[11]. De fait, à la question : comment l'idée d'écrire un livre a-t-elle germé ? [...]
[...] De sorte que Patricia Blackburn recense quelques écrivains européens qui se seraient inspirés de l'Art de connaître les hommes par la physiognomonie. La tradition littéraire s'entend sur Goethe[21], Herder, Jean Paul Richter, Novalis et Schopenhauer en Allemagne ; sur Madame de Staël, Senancour, Chateaubriand, Honoré de Balzac, Théophile Gautier, George Sand, Stendal et Baudelaire en France; et sur Dickens, Charlotte Brontë, Charlotte Smith, Matthew Gregory Lewis en Angleterre[22]. En outre, il inspira également un nombre important d'études biographiques (encore foisonnantes aujourd'hui). [...]
[...] Ses préceptes demeurent tangibles à travers les romans naturalistes hérités de la fin du XIXe, mais également dans des médias plus actuels tels que les dessins animés, les bandes dessinées et autres occurrences de représentations de rôles archétypiques. Tout d'abord, ainsi que nous l'avons vu précédemment, Lavater influença de nombreux auteurs et scientifiques qui s'intéressèrent et étudièrent ses théories afin de les faire évoluer. De cette manière, la phrénologie[20] découle d'une variante de la physiognomonie se cantonnant aux bosses crâniennes. Puis, les préceptes physiognomoniques continuèrent à insinuer tout au long du XIXe. Dans des travaux d'anthropologie criminelle, par exemple. Pratiques initialement menées sous l'impulsion de psychologues et de médecins comme Cesare Lombroso. [...]
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