Jacques Chevrier a choisi de fixer la littérature africaine par écrit, accompagné de commentaires afin de nous faire comprendre le contexte de ces "sociétés de paroles". Il ne faut pas oublier qu'il s'agit là d'une anthologie, et ainsi, on peut être déçu de ne pas trouver ce que l'on attendait. Mais, qui dit anthologie, annonce un choix, et Jacques Chevrier ne s'en cache pas. On ne trouvera pas tout, mais simplement ce que l'auteur a voulu transmettre à son peuple, qui ignore tout d'une civilisation pourtant pleine de trésors.
L'auteur nous parle autant des contes que des épopées, des chansons ou proverbes. Dans ce travail, je vais me concentrer sur les contes, et m'interroger sur leur fonction en Afrique noire.
[...] Prenons le conte d'initiation. Jacques Chevrier nous transmet plusieurs contes, recueillis puis traduits avant d'être mis par écrit. Nous trouvons alors plusieurs contes d'initiation qu'il nous explique. Cependant encore une fois il parle à des lecteurs avertis, puisqu'il n'explique pas beaucoup de choses qui tiennent particulièrement de la culture africaine, comme ce qu'est le canari, ou le symbolisme des chiffres et des objets, alors que beaucoup symbolisent la fécondité et il est important de le savoir pour la bonne compréhension du conte. [...]
[...] Même si en règle générale, le griot est plutôt bien vu et apprécié de la population, il peut être porteur de mauvaises paroles, et ainsi rejeté. sa fonction D'une manière générale, le rôle du griot est de faire revivre le passé. Il est le narrateur de l'histoire du monde. Il rappelle sans cesse les mythes, les histoires de la création du monde, initiant les enfants comme les grands. Mais son art varie d'une région à l'autre, et la même histoire n'est jamais tout à fait identique. C'est en cela que M. [...]
[...] L'auteur nous parle autant des contes que des épopées, des chansons ou proverbes. Cependant, je vais me concentrer sur les contes, et m'interroger sur leur fonction en Afrique noire L'importance de la parole dans les sociétés d'Afrique noire Tout d'abord, il est important de nous intéresser à la place de l'oralité dans ces sociétés, afin de mieux comprendre la place du conte et de la littérature orale en général. L'auteur, dès le début de son ouvrage, ne manque pas de souligner que l'oralité et l'écriture ne s'inscrivent pas dans un rapport de succession ou d'évolution. [...]
[...] Il existe plusieurs sortes de récits d'initiation, dont les enfants de beurre (des enfants faits en beurre qui n'ont pas le droit de s'exposer au soleil, sinon ils fondent) qui apprennent aux enfants l'intégration au monde, les récits de rites (cérémonies de circoncision où sont mises en scène des jeunes filles qui s'enfuient et ne passent pas le cap), marquant le passage à la vie adulte. On trouve dans ces contes beaucoup d'objets magiques à valeur symbolique. Le poids de l'instance parentale est difficile à porter dans les sociétés africaines traditionnelles. Le conte a pour fonction de faciliter le passage à la vie adulte afin d'intégrer le réseau social et familial. Il faut savoir que le mariage est moins un couple, un mariage d'amour, qu'une alliance pour la survie. Sous ses apparences anodines, le conte permet d'aborder les problèmes les plus graves. [...]
[...] Dans de très nombreuses ethnies, chaque personne de l'auditoire peut intervenir librement au cours de la veillée de conte, dans les limites du respect du protocole de distribution de la parole (variable selon les peuples). Cependant, il existe des tabous, comme en pays Mossi, où le père n'a pas le droit de dire un conte à ses enfants (ce rôle étant réservé aux grands-parents). De même, le conte étant la marche du monde, le conteur n'a aucunement le droit de s'arrêter au beau milieu d'un conte, car cela compromettrait celle-ci Le conte qu'est-ce qu'un conte Il est très difficile de tracer la frontière entre le mythe et le conte. [...]
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