Fiche de lecture sur l'ouvrage "Approches de la modernité" de J-M Domenach. Il est écrit au lendemain de la chute du bloc communiste donc à une époque où plus que jamais les interrogations concernant la société explosent. Ces « approches de la modernité » que Jean-Marie Domenach propose ont pour but de reprendre chaque facette de la modernité pour y apporter non pas des réponses mais des éclaircissements. L'auteur a donc décrit la modernité sous divers aspects que sont la dynamique de la modernité, science et libération, la question de la technique, la genèse des sciences sociales, critique des valeurs et faillite du sens et enfin pouvoir, totalitarisme et autonomie.
[...] La lecture de ce livre m'a inspiré le sentiment que le fondement premier de la modernité posait problème. C'est celui que de considérer l'égalité et la liberté comme droits naturels et donc inaliénables et d'en oublier notre histoire, notre culture, nos valeurs pour les instituer et les imposer. Je trouve présomptueux de déclarer avoir trouvé la Loi universelle et de déclarer que c'est grâce à un esprit libre et âme pure que cette découverte à été possible. Elle s'auto justifie donc de tous ses actes par ce principe. [...]
[...] Le problème du but de l'existence se pose alors, quel sens donner à la modernité? On assiste à une critique de celle-ci dans la fin du dix- neuvième siècle. Pour certains la modernité est en tort et il faut en sortir (Nietzsche), pour d'autres c'est parce qu'elle n'est pas poussée a bout qu'on assiste à ces problèmes (Marx). Dans ces contradictions, on a d'une part celle qui oppose l'émancipation de l'individu à la revendication de l'égalité, d'autre part les particularités et l'égalité. [...]
[...] Domenach nous retrace la naissance de ces sciences. D'abord avec Saint-Simon qui le premier parle de science de l'Homme. Pour lui ce sont le travail et l'industrie qui sauveront l'homme moderne. L'humanité arrivée à l'extrême de la civilisation deviendra l'association universelle de tous les hommes sous la triple direction des savants, des artistes et des industriels. C'est cette machine sociale et son évolution qu'il faut étudier à l'instar d'un corps humain, c'est-à-dire de manière scientifique. Ensuite Auguste Comte, initiateur du positivisme (les trois âges théologique, métaphysique et positif où science et religion s'équilibrent pour amener l'humanité à un stade supérieur Ordre et progrès et qui avec sa physique sociale, qui deviendra sociologie, fonde l'étude des phénomènes sociaux. [...]
[...] Le principe de la modernité est de rejeter les traditions pour changer, les valeurs ne sont pas fixes, rien n'est fixe, l'art, les mœurs, les idées, tout est en perpétuel changement, il n'y a aucune limite de temps et d'espace. Et ceci est possible car rien n'est sacré, il n'y a (surtout) aucun tabou. Alors comment la modernité peut-elle fonctionner? Elle est à elle-même son propre fondement Elle se caractérise donc par la rupture avec avant: rupture sociale, on passe d'une société holiste à une société traditionaliste; rupture religieuse, d'abord avec le monothéisme (qui fait passer la relation Dieux-peuple à Dieu-individu) puis avec le séparation de l'Eglise et de l'Etat ; rupture politique, des monarchies aux démocraties. [...]
[...] Arriver à connaître les deux est un des défis des sciences sociales. Mais pour arriver à une meilleure objectivisation, J-M Domenach pense qu'il est important d'associer à chaque époque ses théories et paradigmes et de relativiser par rapport à notre propre époque. Notons aussi l'influence du freudisme sur les sciences sociales. Freund a en effet introduit la notion du caché Et les sciences sociales chercheront aussi dans cette direction en essayant de voir dans les motivations collectives le refoulé ce que l'on n'exprime pas, l'inconscient collectif Les sciences sociales appliquent aussi sa méthode de recherche à l'étude de la société. [...]
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