On se proposera d'étudier, dans cette première partie tout ce qui a trait à la modernité et à son influence sur l'écriture poétique de Guillaume Apollinaire. Dans un premier temps, étudions justement les formes que prend cette modernité pour un poète qui parvient à unir lyrisme et bruit des machines. En second point, un rapide regard lancé sur le motif de la danse permet de montrer qu'Apollinaire s'intéresse aussi à la musicalité produite par ses vers, et non plus seulement, à leur aspect attrayant. Comme une chanson, ils doivent pouvoir suggérer le rythme et réellement donner vie aux mouvements des personnages. Initiateur de l'avant-garde poétique, Apollinaire innove et surtout s'amuse, par de nombreux rapprochements sonores. Finalement, sa poésie est avant tout, comme nous allons le montrer, celle du mètre troublé, sur lequel rejaillit la passion du poète (...)
[...] Sans celle qu'il aime, Guillaume se sent mort au monde et doit alors écrire, pour faire affleurer des souvenirs. Le motif des fleurs, d'abord, permet de développer celui de la fulgurance de l'existence, mais aussi du caractère capiteux des femmes qu'il a aimées : elles ne cessent de le hanter. La pénombre, ensuite, est un voile qui marque la volonté de stopper le cours du temps, pour ne plus être dévoré par un passé qui n'est plus et un futur en-deçà de ses attentes. [...]
[...] figure qui pourvoit le poète de l'épée imaginaire Noubosse. Dans Le vent nocturne, on revient à un folklore légendaire, avec les elfes. C'est cependant principalement le motif des artistes ambulants qui permet l'irruption dans le quotidien de tout un éventail magique. Cette dimension est rendue particulièrement claire dans Crépuscule, dédié à Marie Laurencin. Parmi les convives venus assister au spectacle, se pressent sorciers venus de Bohème (pays imaginaire), quelques fées et les enchanteurs (v. 11-12). Le personnage du nain, quant à lui, se veut à la lisière entre les deux mondes. [...]
[...] Dans Beaucoup de ces dieux ont péri, Apollinaire surnomme ses souvenirs des idoles (v. substantif qui souligne très justement leur caractère insaisissable et le rapport mystique d'Apollinaire à l'amour, comme ont pu le souligner certains commentateurs. Palais, à présent, permet d'unir le motif de l'association d'idées et des souvenirs. C'est d'abord à l'évolution sonore du rêve qu'il convient de s'intéresser. Dans les première et deuxième strophes, on trouve à quatre reprises le terme rose qui permet de former de nouveaux mots. [...]
[...] 11-12), écrit-il, encore, dans Cors de chasse. Le premier poème de La chanson du Mal-Aimé, à nouveau, souligne que le souvenir de la femme aimée assaille le poète, qui tente cependant de l'oublier. Un voyou qui ressemblait à / Mon amour vint à ma rencontre (v. Une femme lui ressemblant (v. 20). Apollinaire qui voit autour de lui autant de femmes qui lui rappellent, comme un mauvais pastiche, la figure aimée, s'imagine en Ulysse, qui s'était grimé en mendiant pour pénétrer dans son Palais et regagner celle qu'il aime, à son retour de la guerre de Troie. [...]
[...] La mythologie grecque Dans Zone, d'abord, on trouve la figure d'Icare, que l'on retrouvera aussi dans le cycle des Fiançailles. Au vers 49, Icare est rapproché de figures bibliques et antiques (Enoch, Elie, Apollonius de Thyane), qui, tout comme lui, ont expérimenté une ascension. Celle d'Icare, cependant, est malheureuse. La chanson du Mal-Aimé, à présent, développe la figure d'Ulysse. Guillaume Apollinaire, pour une fois, ne s'associe pas à la figure mythologique. Au contraire, il semble vouloir montrer qu'il n'a pas connu la fidélité de l'épouse Pénélope. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture