A Thèbes, après le décès d'Œdipe, ses fils Etéocle et Polynice se sont entre-tués pour prendre le pouvoir. Créon, le nouveau roi, décide, pour calmer le peuple, de faire des funérailles grandioses à Etéocle, et de laisser pourrir le cadavre de Polynice au grand jour pour servir d'exemple. Quiconque oserait lui rendre les devoirs funèbres serait puni de mort. Ainsi, l'âme de Polynice est-elle condamnée à errer éternellement sans repos. Antigone, leur sœur décide de braver cet interdit
[...] Toutefois, certains ont considéré que le personnage de Créon avait pu être inspiré par Pétain alors que d'autres pensent qu'Antigone représentait la Résistance. De ce fait, cette pièce illustre sans doute les contradictions de la France à cette époque. [...]
[...] Malgré le lien affectif très fort qui les unit, la Nourrice ne peut comprendre la complexité du caractère d'Antigone. Ismène Ismène est belle, coquette, pondérée, réfléchie, beaucoup plus mûre qu'Antigone. Etant l'aînée, elle a appris à faire la part des choses, ainsi, elle comprend Créon. Elle songe aux conséquences de ses actes. Ismène n'est pas très courageuse : elle a peur de la mort, de la souffrance, de la haine du peuple Tu sais, je ne suis pas très courageuse Elle connaît le prix de la vie et ne souhaite pas mourir. [...]
[...] L'âge et les soucis lui valent un air fatigué et de nombreuses rides. Autrefois, il était un intellectuel aimant les beaux objets, tels que les livres. Mais, à la mort d'Œdipe, il décide de dire oui et d'assumer la lourde charge du métier de roi. Quelquefois, il se demande s'il n'est pas vain d'essayer de conduire les hommes. Créon est seul, sa femme Eurydice passe son temps à tricoter, son page est trop jeune. Il ne peut compter que sur lui-même, car personne ne comprend ses véritables motivations. [...]
[...] Antigone est une tragédie. Grâce au Chœur, on en sait d'avance l'issue fatale. Jean Anouilh nous démontre, par le biais du Prologue, le mécanisme inexorable de ce genre (contrairement au drame). Il n'y a plus de place pour l'espoir, quelle que soit la sympathie que nous éprouvons pour les personnages C'est propre, la tragédie. C'est reposant, c'est sûr INTERVENTION DE L'AUTEUR Jean Anouilh est omniprésent dans Antigone Il s'adresse le plus souvent aux spectateurs par la bouche du Chœur ou du Prologue. [...]
[...] Antigone de Jean Anouilh BIOGRAPHIE DE JEAN ANOUILH Jean Anouilh est né à Bordeaux en 1910. Après des études de droit à Paris, il commence à travailler dans la publicité. En 1928, il devient le secrétaire de l'acteur Louis Jouvet. C'est cette rencontre décisive qui déterminera sa vocation. Ses premières pièces, l'Hermine (1932), le Voyageur sans Bagages (1937) et la Sauvage (1938) rencontrent l'adhésion d'un vaste public. Dés ses débuts, Anouilh cultive implicitement une vision profondément pessimiste de l'existence. En 1938, il se tourne vers la comédie, en créant des pièces bourgeoises tel que le Bal des Voleurs Sous l'Occupation, Jean connaît un succès retentissant en adaptant au goût du jour deux tragédies grecques : Eurydice (1942) et Antigone (1944). [...]
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