En quoi l'oeuvre d'Anouilh est-elle originale ? Comment se différencie-t-elle de celle de Sophocle ? A travers l'étude de l'oeuvre, la complexité des personnages ainsi que le parallèle avec l'oeuvre antique, il s'agira de déterminer les caractères novateurs ainsi que classiques de cette pièce.
[...] Cependant, division classique, ici, rythmée par les entrées et les sorties des acteurs (cf. didascalies). Cf. scène 7 p.46, scène 8 p.53, scène 9 p.55 et scène 18 p.117. Prologue (fin Vè siècle) : monologue récité par une divinité en début de pièce, avant le début de l'intrigue elle-même (pro-logos : avant discours). Il permet au spectateur de se rafraîchir la mémoire et réinscrit l'intrigue dans son contexte mythologique. En général, n'apporte aucun élément que le public ne connaisse déjà. [...]
[...] Ame disproportionnée dans un corps à l'étroit. Effet pathétique entre le contraste, la volonté farouche dans un corps enfantin. Créon sous estime Antigone parce qu'il est victime de son apparence enfantine. Le page, Antigone et Créon symbolisent les étapes de l'âge, tout en s'identifiant à des figures morales. A l'enfant appartient l'innocence et la pureté, à l'adulte la compromission et les responsabilités. Antigone : à la fois exigence de pureté et responsable. En la qualifiant de petite Créon minimise ce second aspect. [...]
[...] Physique garçonnier : pas assez coquette, toujours avec la même robe et mal peignée p réplique de la nourrice. Opiniâtre, secrète, butée mais ne manquant pas de sensualité ni de sensibilité (cf. Scène avec Hémon). Fascination au physique et au moral : pas belle comme nous, mais autrement tourné le coin. (pp.29- 30). Antigone pétrifie et stupéfait car elle est autre. Elle va plus loin que les autres et ne se contente pas de ce qu'elle a : Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique je suis seul juge. [...]
[...] Propos courts et simples : naïveté encore enfantine. Peur de grandir. Angoisse de se retrouver seul et de regarder les choses en face. Plus proche d'Ismène par son caractère. Page Accompagne Créon. Innocence émouvante. L'enfant qui voit tout et ne comprend rien, qui un jour pourrait devenir Créon ou Antigone. Nourrice Personnage crée par Anouilh (n'existe pas chez Sophocle). Femme affectueuse et grondante. Nounou rassurante qui ne comprend rien à sa protégée : Tu te moques de moi, alors ? [...]
[...] C'est une Antigone double : à la fois personnage de Sophocle et création d'Anouilh. Chez Anouilh, le destin n'est pas extérieur à ses personnages, il fait partie d'eux car ils agissent en fonction de ce qu'on attend d'eux. A partir du moment où Antigone est en scène, elle sait qu'il faudra qu'elle joue son rôle, c'est-à-dire accomplir tous les gestes qu'on attend d'elle. Se nommer Antigone, c'est porter en soi son propre destin, c'est se conformer au modèle imposé par Sophocle. [...]
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