On pénètre in medias res dans le récit : le couple Eliot est à table et furieux contre leur fils David, âgé de douze ans, dont le bulletin est catastrophique. Comme d'habitude, Horowitz décrit avec un humour mordant ses personnages, notamment les parents du garçon qui sont insupportables et exigeants. Le père banquier et père de sept enfants, M. Eliot, en fauteuil roulant, regrette le temps où l'on pouvait corriger ses enfants et décide de supprimer le 25 décembre du calendrier. Le garçon a été renvoyé de son école privée et le père, furieux, lance un couteau vers le garçon qui atterrit dans la poitrine de sa femme, sur laquelle il roule ensuite. Le garçon s'enferme dans sa chambre pour échapper à toute cette agitation (...)
[...] David se réveille en pleine nuit et remarque que tous ses camarades ont disparu du dortoir. Il rencontre Jill dans le couloir, qui a vu tous les élèves (ils sont 65 dans l'école) rentrer dans la bibliothèque où il n'y avait plus personne quand elle y est entrée Noël 73) Nous sommes à trois jours de Noël. Groosham Grage est toujours aussi rustique puisqu'il n'y a comme chauffage que des bûches et qu'une colonie de chauves-souris niche dans la salle à manger. [...]
[...] Dès lors, pourquoi lit-on le livre jusqu'à la fin si ce n'est pour savoir ce qu'il se trame vraiment à Groosham Grange ? Sans doute car maintenant nous craignons que David ne parvienne pas à fuir . et comment va se passer cette confrontation ? Ensuite, peut-être auriez-vous aimé que l'auteur fasse un choix plus net entre action, policier ou merveilleux car il est vrai que l'on reste un peu sur notre faim. Même si l'on suit les tribulations de David dans son enquête, elle est assez linéaire, malgré quelques obstacles et donc pas assez mystérieuse. [...]
[...] Consignant d'abord par écrit ses craintes, il va les exorciser en mettant lui-même à jour le mystère Groosham Grange et il parviendra même à s'enfuir de l'île. Son ami Jeffrey, bien plus fragile, est un garçon obèse et bégayeur qui craquera le premier sous la pression. Il permet bien sûr de distinguer David de la faiblesse de son ami. Jill, maintenant, est une fille courageuse qui, bien qu'elle soit un personnage secondaire, n'est pour une fois pas un rôle accessoire qui ne servirait au héros que de guet ou d'amoureuse. Avant David, elle tente de fuir et mène elle-aussi sa propre enquête. [...]
[...] pourtant les ornements monstrueux et l'attraction du train fantôme qui occupe toute une partie de l'image vient nous rappeler que David n'est pas hors de danger. On remarque donc les moyens visuels de l'artiste (contrastes lumineux forts, verticales, postures des personnages) et les moments représentés qui ne sont pas la rencontre avec des professeurs plus effrayants les uns que les autres, ou même l'île du Crâne, mais des moments de fuite qui ne relâche pas l'intensité du récit. Ces images accompagnent une atmosphère et ne sont donc pas là pour illustrer une architecture, un lieu, des personnages mais davantage prendre sur le vif un sentiment. [...]
[...] L'auteur insère directement les articles de dictionnaires. Ainsi le lecteur, en même temps que David, apprend la symbolique du chiffre 13, qui désigne la mort, mais aussi l'âge d'initiation à la magie. Le sorcier novice doit consigner son nom avec du sang dans un registre et prendre le nom d'un sorcier connu (comme William Rufus Roger Bacon noms que les élèves portaient à l'école). Les sorciers s'enduisent d'un baume (comme l'onguent de Windergast) et utilisent souvent de petites poupées pour blesser leurs ennemis (on pense bien sûr à Troloin). [...]
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