L' Annonce faite à Marie, Fiche de lecture, Littérature, Paul Claudel
Ce document est une fiche de lecture composée de 2 parties : un résumé de l'oeuvre, puis une analyse (en plusieurs parties) de l'oeuvre.
« L'annonce faite à Marie »
Paul Claudel (1868-1955)
[...] A la veillée de Noël de cette même année, il reçoit puissamment et soudainement la foi, qui marquera profondément ses œuvres. Deux drames, Tête d'or et La VilleI, datent de cette époque. Reçu au concours des Affaires étrangères, Claudel inaugure une brillante carrière diplomatique. Menant de front différents postes successifs d'ambassadeur et une carrière littéraire, il voyage et écrit beaucoup : Boston (où il rédige L'Echange), la Chine (L'Otage), le Japon (Le Soulier de satin) Son œuvre recevra notamment l'influence de l'ascétisme asiatique. Genèse de la pièce L'Annonce faite à Marie marque le renouveau du théâtre religieux. [...]
[...] Elle tient dans les bras un petit enfant qu'elle tend à Violaine : c'est le cadavre de sa fille Aubaine, née de son amour possessif pour Jacques. Toute la nuit, elle supplie la sainte lépreuse de rendre la vie à l'enfant. A l'aube, le petit corps s'anime. Lorsqu'Aubaine ouvre les yeux, ceux-ci jadis noirs comme ceux de Mara ont maintenant l'éclat bleu des yeux de Violaine. Mais la dure Mara, ne pouvant supporter la sainteté et la perfection de sœur, entraîne l'aveugle dans un trou à sable. C'est leur père qui, rentré de croisade, ramassera la jeune fille agonisante. [...]
[...] Mara, au-delà des apparences C'est en fin de compte Mara, la dure, la jalouse, qui a le destin le plus tragique. Elle est peu aimée de ses parents (ils lui préfèrent la douce Violaine), et sa jalousie née de frustrations ne fera que croître. Privée de biens, privée d'amour, elle tente d'usurper l'un et l'autre mais n'en tirera que souffrance : elle perd l'enfant de celui qu'elle aime, et le perd deux fois : lorsqu'il revient à la vie, il est devenu celui de Violaine. [...]
[...] A l'image des deux sœurs opposées mais aux destins indissociables, les notions de sainteté et de péché sont intimement liées. Un titre hautement symbolique Violaine, ayant sacrifié à sa sœur les biens de la terre qui lui revenaient de droit (elle est l'aînée), son fiancé Jacques qu'elle aime et sa vie de femme en général, est parvenue à l'état de transparence spirituelle. Lorsque, la nuit de Noël, elle ressuscite l'enfant de Mara, la vierge aveugle enfante, telle Marie, un être qui aura ses yeux. Quinze siècles plus tard, elle refait symboliquement les gestes de la Vierge. [...]
[...] En 1892, Claudel écrit un drame intitulé La Jeune Fille Violaine, que l'on peut apparenter au genre du conte, situé à une éopque incertaine. Episodes et noms des personnages diffèrent de L'annonce. En 1899 paraît une seconde version de La jeune fille Violaine, située cette fois à l'époque contemporaine. Les noms des autres protagonistes (Mara, Pierre de Craon ) sont alors fixés. En 1911, Claudel rédige sa troisième version appelée L'annonce faite à Marie, se déroulant au Moyen-âge (début 15ème siècle), simplifiée en vue de perfectionner l'unité dramatique. Mais c'est en 1940 que paraît la version définitive pour la scène. [...]
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