Andromaque, qui fut jouée, pour la première fois, en novembre 1667, par les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne, est considérée comme le premier chef-d'œuvre de Jean Racine. Nous y retrouvons une application de la règle des trois unités de la tragédie classique. Le lieu est unique : une salle du palais de Pyrrhus, à Buthrote, en Epire. L'unité de temps est manifeste, puisque la tragédie commence avec l'arrivée d'Oreste dans le palais de Pyrrhus, sans doute au lever du jour, et s'achève avant la fin du jour, quand Pylade fait sortir Oreste du palais. L'unité d'action provient du fait que tout se développe autour d'une intrigue principale, dont la question est la suivante : Andromaque deviendra-t-elle l'épouse de Pyrrhus ?
'éducation que Racine avait reçue dans le milieu janséniste devait marquer, d'une part, son humanisme gréco-latin – et donc, dans le cas d'Andromaque, lui permettre de s'inspirer de sources telles que l'Iliade d'Homère, les Troyennes d'Euripide, l'Enéide de Virgile et les Troyennes de Sénèque –, et, d'autre part, sa vision pessimiste de l'homme livré aux passions, à moins qu'il ne bénéficie de la grâce – et donc l'amener à suivre, jusqu'au dénouement tragique, Pyrrhus, Hermione et Oreste, au fil de leurs intérêts, dans l'agitation de leurs passions, ainsi que, jusqu'à l'issue salvatrice, la vertueuse Andromaque.
[...] Son attitude est loin d'être celle d'un honnête homme puisqu'il ne tient pas sa parole. Il n'hésite pas à exercer le calcul, la manipulation et le chantage pour arriver à ses fins. Astyanax devient son otage : le dilemme auquel, par la volonté de Pyrrhus, doit faire face Andromaque est d'épouser celui-ci si elle veut que son fils soit sauvé ou de ne pas accepter ce mariage, avec pour conséquence la perte tragique de son fils. Lorsque celle-ci lui rappelle la cruauté dont il fit preuve à la guerre de Troie, il a la sincérité de ne pas le nier, tout en faisant valoir qu'Andromaque se trouve bien traitée à la cour d'Epire et qu'il n'hésiterait pas dorénavant à combattre les Grecs au profit d'un renouveau troyen. [...]
[...] acte sc. 3). L'issue en sera son suicide sur le corps assassiné de Pyrrhus. ANDROMAQUE. Elle est la veuve d'Hector et, suite à la guerre de Troie, elle est prisonnière, avec son fils, Astyanax, du roi d'Epire, Pyrrhus, qui tombe amoureux d'elle. Cette figure centrale de la tragédie n'y apparaît directement que dans un nombre restreint de scènes. Elle entre en scène pour la première fois à la scène 4 du premier acte, où elle est confrontée à Pyrrhus, qui lui apprend que les Grecs veulent s'emparer d'Astyanax, et qui attend d'elle, en vain, un geste de rapprochement en échange de la protection accordée à son fils. [...]
[...] Il annonce ensuite à Andromaque qu'à Oreste, venu demander Astyanax, il a opposé une fin de non-recevoir et qu'il attendait dès lors plus de compréhension de sa part. Comme Andromaque rappelle à Pyrrhus la cruauté qui fut la sienne contre les Troyens et comme elle ne répond nullement à ses espoirs, celui-ci menace de changer d'avis et de livrer le fils si la mère n'accepte pas le mariage (sc. 4). ACTE II. En conversation avec sa confidente Cléone, Hermione, qui accepte de revoir Oreste, se sent surtout humiliée du fait que Pyrrhus ne tient pas les engagements qu'il avait pris à son égard, au point qu'elle voudrait voir les Grecs s'acharner sur Andromaque et sur Astyanax (sc. [...]
[...] A la cour de Pyrrhus, elle s'aperçoit que son fiancé est tombé amoureux d'Andromaque, sa captive troyenne. Hermione ne cesse pas pour autant d'aimer Pyrrhus. La constance de sa passion amoureuse fait d'elle une personne profondément loyale vis-à-vis de l'être aimé et vis-à-vis d'elle-même, mais elle sait se révéler froide, dure et calculatrice, pour tenter de parvenir à ses buts. C'est elle qui a imaginé le stratagème consistant à avertir les Grecs du lieu où se trouvent Andromaque et Astyanax, et à encourager l'envoi d'une ambassade destinée à reprendre celui-ci. [...]
[...] De fait, une nouvelle fois, Andromaque supplie celui-ci de protéger Astyanax (sc.6). Comme Pyrrhus en revient à son ancienne proposition, celle de sauver le fils si la mère accepte le mariage, elle décide d'aller sur le tombeau d'Hector pour être conseillée. ACTE IV. Cette fois, Andromaque se résout à épouser Pyrrhus, mais elle précise à sa confidente, Céphise, qu'une fois que le roi aura solennellement promis de protéger Astyanax, avant la fin de la cérémonie, elle se donnera la mort (sc. [...]
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