Un pasteur de campagne est interpellé devant chez lui par une jeune servante. Elle lui demande de venir rapidement chez sa maîtresse qui se meurt. Il la suit et arrive dans une petite ferme totalement isolée. La vieille femme est déjà morte et le pasteur découvre un être vivant, sous une couverture, aux pieds de la cheminée. Cela semble être une jeune fille que la servante lui décrit comme aveugle. Bien qu'elle ne réponde à rien, la servante lui dit qu'elle n'est pas sourde. Elle ne parle pas parce que la vieille dame était sourde et ne lui parlait jamais. Elle serait une vague nièce de la vieille dame et sa seule héritière (...)
[...] Il est intéressant, à ce propos, de noter au passage ce qui suit : Gide était membre du comité de lecture de Gallimard (et fondateur de la NRF) et, à ce titre, il a refusé le premier manuscrit de Proust. Il trouvait son texte mal écrit. Il faut reconnaître que l'attribution du Goncourt à ce livre a fait un tollé à l'époque et, entre autres, pour cette raison. [...]
[...] Gertrude, sur son lit de mort, prendra congé de lui sur ces terribles paroles : Quittez-moi. Quittons-nous. Je ne supporte plus de vous voir. Elle s'est rendu compte que le monde qu'il lui avait forgé, qu'elle s'était imaginé, ne correspondait pas à la réalité. Déjà qu'en pensant à lui, en le voyant dans le noir de ses yeux d'aveugle, il ressemblait à son fils et non à lui-même Terrible vérité de l'âge ! - Les rapports entre le pasteur et ses enfants Le pasteur et Amélie ont quatre enfants et pas beaucoup de moyens. [...]
[...] Mais il ajoute cette petite phrase : Sa charité même est réglée comme si l'amour était un trésor épuisable. Voilà qui est un rien moins glorieux à ses yeux Alors que Gertrude ne répond pas aux efforts du pasteur, il la sentira comme un fardeau et, par contre, sa femme s'en occupera bien plus volontiers. Il semble évident au lecteur qu'Amélie va très vite devenir attentive, puis jalouse. Il est le seul à ne pas sentir et comprendre cela. Pourquoi ? . Parce que lui-même ne s'est pas encore avoué la véritable nature de ses sentiments pour Gertrude. [...]
[...] Sa femme ne cesse de lui reprocher qu'il s'occupe de cette jeune fille comme il ne s'est jamais occupé de ses propres enfants. Il lui répond par la parabole de la brebis égarée, mais en vain. Entre-temps, ils ont pu donner un âge à la jeune fille et un nom. Elle aurait environ seize ans, l'âge de Sarah, une des filles du pasteur, et est baptisée du nom de Gertrude. Les progrès s'accélèrent moyennant que le pasteur y consacre beaucoup de son énergie. [...]
[...] Cependant, un certain stade atteint, nous sentons que les choses dévient. En effet, le pasteur nous donne le sentiment que Gertrude est sa créature à lui. S'il arrive à se cacher l'amour, il ne fait pas beaucoup d'efforts pour cacher son sentiment de propriété et la phrase qu'il lance à Jacques, lors de leur première discussion, est tout à fait claire à ce sujet. Il montre aussi cet aspect des choses en reculant l'idée d'une opération possible pour Gertrude. Il ne veut pas la perdre ! [...]
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