«Oh les beaux jours » est la pièce de la trilogie la plus fameuse de Samuel Beckett (avec «En attendant Godot», et «Fin de partie»). «Oh les beaux jours» est une pièce de la maturité : le décor est dépouillé de tout objet, les personnages ont un corps en difficulté. L'atmosphère d'ensemble semble annoncer la fin du monde, et on y reconnaît la thématique de la menace, de la mort et de la fin du temps. La communication y est difficile, mais nécessaire.
Au cours de la trilogie, on évolue vers de moins en moins de mobilité, et une réduction du nombre de personnages. On passe du dialogue («Fin de Partie» et «En attendant Godot») à un quasi-monologue. L'augmentation du nombre de didascalies semble être une mise en abîme où le texte dans le texte donne plus de théâtralité.
Cette pièce est la seule des trois à avoir été d'abord écrite en anglais : Beckett cherchait à avoir plus de réputation en Angleterre. Il commence à écrire la pièce en octobre 1960 et y intègre beaucoup d'attaques contre l'Église anglicane et le gouvernement anglais. Le manuscrit est terminé fin 1961, et envoyé à Alan Schneider, metteur en scène new-yorkais. La première à New-York reçoit un flot de critiques, mais se maintient grâce au public. Elle est traduite en français en décembre puis envoyée à Roger Blin, le metteur en scène français fétiche de Beckett. Elle est représentée en France en 1963 et publiée aux Editions de Minuit la même année.
[...] Analyse de Oh les Beaux jours de Samuel Beckett Oh les beaux jours est la troisième pièce la pièce de la trilogie la plus fameuse de Beckett (avec En attendant Godot, et Fin de partie). Oh les beaux jours est une pièce de la maturité : le décor dépouillé de tout objet, les personnages ont un corps en difficulté. L'atmosphère d'ensemble semble annoncer la fin du monde, et on y reconnaît la thématique de la menace, de la mort et de la fin du temps. [...]
[...] Mais le morcellement crée un suspens. L'écriture avec des didascalies est un style télégraphique : le dramaturge accorde moins d'importance aux phrases longues, mais joue avec le spectateur, il le met au défi de tout lire. Le temps Il y a une absence totale de repère temporel. On ne sait pas depuis combien de temps elle est engluée et quelle durée sépare les deux actes. III) Le monde d'oh les beaux jours Un monde en régression Ce phénomène touche toutes les composantes de la pièce: * Les personnages (plus qu'un seul couple), quand un personnage ne répond plus, on imagine sa mort. [...]
[...] Pourquoi a-t-elle besoin de parler à quelqu'un ? Pour combattre l'ennui, le silence, et l'animalité, mais aussi pour créer une sorte de remise en route, de réveil. Le langage Le langage est aussi un défi pour l'écrivain : il ne se passe rien, les temps sont répétitifs, les sujets sont dérisoires, décousus, et hachés par le silence. Le langage est néanmoins travaillé : il y a plusieurs tons chez Winnie, des tournures vieillies et archaïques que ne l'eussé-je des mots rares (ralinier, authrase), et un vocabulaire familier (comme avec la suppression du ne dans la négation ou le péjoratif saloperie Mais ce langage sème le trouble : il signale le danger de la polysémie. [...]
[...] Elle se dédouble aussi pour se donner des ordres et inventer des personnages (le revolver Brownie par exemple.) Didascalies Les didascalies représentent un deuxième texte. Nous pouvons voir plusieurs raisons de leur présence : * La suspicion de Beckett sur la raison * La volonté de Beckett de s'imposer sur la mise en scène * Le texte n'existe pas seul, les mots ne suffisent pas Les didascalies conservent leurs fonctions traditionnelles : ce sont des indications. Mais ces didascalies sont porteuses de sens. Les gestes sont plus forts, plus instinctifs. L'augmentation des didascalies et des silences est une menace qui pèse sur la parole. [...]
[...] Quant aux jours il s'agir de savoir quels jours sont évoqués ? Des jours lointains ? Parle-t-on de jours en terme de journée (c'est-à-dire, le contraire de nuit) ? Nous voyons néanmoins apparaître dès le titre, la thématique du temps, du bonheur, et de la subjectivité. Le titre en anglais «Happy Days est différence du point de vue de la subjectivité et de l'interjection. Le titre en français est plus riche. Structure La pièce est composée de deux actes, mais ne comporte aucune scène (comme En attendant Godot). [...]
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