Jean vient de voir mourir Maurice, celui qui lui a sauvé la vie par deux fois et qui l'a accompagné, durant toute une période de la guerre, comme son ami et presque comme son frère. Il est tenaillé par des émotions aussi nombreuses qu'angoissées, face à un Paris complètement ravagé et à un avenir qui semble pour lui des plus compromis. En effet Henriette lui échappe définitivement et toute sa vie est à recommencer. Comment, à travers ce passage tragique relatant la fin de la Commune et la dévastation d'une ville et de nombreuses vies, l'auteur propose sa vision de l'histoire et plus précisément ce qu'il pense être le véritable enjeu de cette défaite ?
On assiste successivement dans ce passage à l'exacerbation du sentiment d'angoisse qui est profondément ancré dans le cœur et l'esprit de Jean ; au dernier râle poussé par Paris avant que l'incendie ne la dévaste presque entièrement et pour finir, à la vision paradoxale que nous offre Zola dans ce passage, en passant par Jean, de la nécessité d'une épuration de la société afin d'en reconstruire une autre, plus forte et plus belle à la fois.
[...] La limpidité sera dorénavant souveraine elle règnera, ne laissera plus les fumées rousses l'embuer ou la tacher. Ce passage et la réflexion qui en ressort fait inévitablement penser à l'épisode du déluge dans l'Ancien Testament, ou Dieu décide de laver le monde de ses impuretés afin qu'il redevienne bon (cela correspond au renouveau promis au rajeunissement de l'éternelle nature et de l'éternelle humanité L'humanité est comparée à un grand arbre dont certaines branches sont malades (comme atteinte d'une fièvre qui rendrait les feuilles jaunes) et qu'il est nécessaire d'élaguer. [...]
[...] Celui- ci pourrait consister à dire que la fin justifie les moyens ; pourtant les moyens qui sont dépeints tout au long du récit paraissent véritablement effroyables et monstrueux (la guerre, les morts, la barbarie, la chirurgie moyenâgeuse ) et rien ne semble les justifier. L'auteur ne dénigre évidemment pas la teneur pathétique et tragique des évènements de 1871 mais il apparaît convaincu qu'une raison dans l'histoire existe bel et bien. Cela est d'un autre côté rassurant, car au moins la guerre n'aura pas servi à rien ainsi que la mort de Maurice, puisque cela était nécessaire aux bases et aux fortifications d'une nouvelle société. [...]
[...] On peut se demander à ce stade de la description qui en est l'auteur ? Est-ce le narrateur ou Jean ? Il semblerait que ce soit le narrateur, qui le fasse, par l'intermédiaire du regard de Jean et des émotions qu'il ressent, lorsqu'il voit, par exemple, les vitres des milliers de fenêtres qui braisillaient le dernier terme étant une invention de Zola qui signifierai que les vitres ne brûlent pas mais qu'elles sont dans un état de braise, où la chaleur reste intense mais où les flammes ont disparues. [...]
[...] Tout simplement la guerre civile à laquelle doit faire face Paris. Souffler sur les braises revient à faire en sorte que le feu reprenne de plus bel, c'est d'ailleurs ce qui entraîne l'embrasement des toitures. Ce feu prend si bien et si rapidement que la ville ressemble à un fétu de paille ou à un lit de charbon tout comme le conflit qui c'était déclaré très rapidement et s'était amplifié de la même manière. Les couleurs viennent se mêler à la description : le jaune (on parle d'ailleurs de fièvre jaune, une maladie infectieuse) et la rouille (qui rappelle la couleur du sang). [...]
[...] Analyse de la fin du roman d'Emile Zola : La Débâcle Jean vient de voir mourir Maurice, celui qui lui a sauvé la vie par deux fois et qui l'a accompagné, durant toute une période de la guerre, comme son ami et presque comme son frère. Il est tenaillé par des émotions aussi nombreuses qu'angoissées, face à un Paris complètement ravagé et à un avenir qui semble pour lui des plus compromis. En effet Henriette lui échappe définitivement et toute sa vie est à recommencer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture