Utilisé depuis Homère, le procédé de mise en abyme fut baptisé par André Gide dans son Journal(1893) : « J'aime assez qu'en une œuvre d'art on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre […] la comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en "abyme" ». Les jeux spéculaires ont pour particularité de créer « toute une stratégie de mise à distance et d'emboîtement de niveaux qui transforme l'affirmation de soi en questionnement de l'Autre, la démonstration en expérimentation, et qui ouvre l'oeuvre réalisée vers ses virtualités ».
Les pièces Le Bourgeois Gentilhomme et Ubu Roi mettent toutes deux en scène des personnages tentant de mystifier autrui en jouant un rôle. Puisque ces supercheries s'apparentent au fait de jouer la comédie, on peut considérer que le théâtre est mis en abyme dans les deux pièces. Le théâtre pouvant se définir comme une situation de communication, cette analyse tentera de mettre en lumière l'enchâssement des situations de communications internes et externes lors des mises en abyme. Dans ce dessein, le procédé de « mise en abyme » (dans la littérature) et les différentes instances du schéma communicationnel de la pragmatique seront définis, suivis de l'analyse des situations de communications internes et externes de la mise en abyme du Bourgeois Gentilhomme et d'Ubu Roi.
[...] Le spectateur est confronté à un théâtre qui se questionne lui-même, un théâtre qui parle de théâtre, presque un métathéâtre : Cette pratique théâtrale vise donc la transgression, le dépassement formel et tend à briser les frontières génériques. Plus qu'une dénonciation d'une tradition dépassée, le métathéâtre «représente» une évolution, une variation de la forme réflexive et le renouvellement de ses procédés[23]. Conclusion Au cours de cette analyse, le procédé de mise en abyme a été définit la répétition d'un référent relatif à un aspect du récit : structure, fil principal de l'histoire, mode de narration dominant, vision de quelque protagoniste, etc. [...]
[...] Les deux comparses organisent une petite représentation privée; le message- mensonge qu'ils destinent au bourgeois concerne le fils du Grand Turc serait amoureux de fille [ ] et [voudrait] être [son] gendre» (p. 106) . Lorsque les personnages discutent entre eux (situation de communication interne), on peut remarquer qu'il y a une mise en abyme du code : si nous prenons comme définition opératoire du code "la transformation imposée à la réalité par le médium pour transmettre le message", nous pouvons conclure à une mise en abîme [sic] métatextuelle lorsque le code est explicité dans des expressions comme donner ou jouer la comédie, feindre, faire semblant.[16] Dans la pièce de Molière, l'isotopie du théâtre est constituée par les termes jouer, mascarade, comédie et acteurs. [...]
[...] Molière, cité par Sophie Sallandrouze dans la présentation du Bourgeois Gentilhomme, Paris, Flammarion p Ch. Tanet et T. Hordé, Dictionnaire des prénoms, Paris, Larousse p Gilles Girard et al., op. cit., p Gérard Genette, Discours du récit, p. 243-246, cité dans «Métalepse / metalepsis; Transumption», Dictionnaire International des Termes Littéraires, [en ligne], http://www.ditl.info/arttest/art2914.php Roger Vandenbrande, acteurs de bonne foi" de Marivaux», Onze études sur la mise en abyme, Romanica Gandensia, Gent (Belgique) p Thomas Bordet, «Métathéâtre / Metatheatre», Dictionnaire International des Termes Littéraires, [en ligne], http://www.ditl.info/arttest/art2934.php. [...]
[...] Nous devons toutefois dresser une nouvelle typologie, car les deux pièces seront analysées selon un angle pragmatique. Or, la pragmatique (science de l'énonciation par opposition à la linguistique qui est une science du code) voit plutôt dans l'émetteur un destinateur qui conçoit et formule son message en direction d'un destinataire. Le Bourgeois Gentilhomme de Molière Analyse de la supercherie de Covielle et Cléonte (Acte III, scène 13 acte scène dernière) Situation de communication interne Covielle et Cléonte sont les destinataires de la supercherie. [...]
[...] Dans ce dessein, le procédé de mise en abyme (dans la littérature) et les différentes instances du schéma communicationnel de la pragmatique seront définis, suivis de l'analyse des situations de communications internes et externes de la mise en abyme du Bourgeois Gentilhomme et d'Ubu Roi. Le procédé de mise en abyme Quoique Bruce Morrissette ait laissé entendre que la comparaison de Gide avec l'héraldique soit incorrecte, car «jamais le blason inclus n'est l'image de l'écu qui le reçoit[5]», l'expression est toujours utilisée. [...]
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