L'amour dans "Roméo et Juliette" de William Shakespeare

Résumé du document

Si le mythe de Roméo et Juliette inscrit dans les mémoires la force de l'amour des amants de Vérone, on oublie parfois que William Shakespeare dans son oeuvre nous présente l'amour sous différents jours, ce qui va servir sa tragédie.
Quelles sont les différentes facettes de l'amour dans Roméo et Juliette ?

La première apparition de Roméo dans la pièce (acte I, scène 1) est accompagnée de lyrisme, caractéristique de l'amour pétrarquisant. En effet Roméo n'a d'yeux que pour Rosaline et se lamente avec excès, ce qui se voit dans l'avalanche d'oxymores "plume de plomb, feu glacé, santé malade, " (Acte I, 1). Mercutio se moquera de lui pour cet excès de lyrisme en vers à l'acte II scène 1 : 'soupire "hélas hélas", fait rimer "amour" avec "toujours" '.

Extraits

[...] L'amour péétraquisant prôône l'idééalisme amoureux auquel s'oppose l'amour charnel et trivial, lequel jouera le rôôle de contrepoint et de faire-valoir àà l'amour ééthééréé des amants de Véérone. Ainsi selon les mots de Steiner dans Langage et Silence "nous nous servons des mots comme d'une partition de piano, Shakespeare lui a convoquéé l'orchestre au complet". Ces difféérentes visions de l'amour sont àà l'image de l'éécriture shakespearienne qui fait de Romééo et Juliette une pièèce baroque, par le méélange des genres,des registres, et des styles d'éécriture. [...]

[...] Quelles sont les difféérentes facettes de l'amour dans Romééo et Juliette ? Tout d'abord Romééo nous fait le tableau d'un amour péétrarquisant, puis Shakespeare amèène un contrepoint avec une vision trèès charnelle de l'amour, et enfin c'est un amour sincèère ééthééréé et vouéé àà la mort qui unit les deux hééros. La premièère apparition de Romééo dans la pièèce (acte scèène est accompagnéée de lyrisme, caractééristique de l'amour péétrarquisant. En effet Romééo n'a d'yeux que pour Rosaline et se lamente avec excèès, ce qui se voit dans l'avalanche d'oxymores "plume de plomb, feu glacéé, santéé malade, " (Acte 1). [...]

[...] De plus les amants de Véérone sont déésignéés en anglais par "stars crossed lovers". Ils sont éégalement du côôtéé de la lumièère cééleste, Juliette est appeléée " archange de lumièère", cette déésincarnation de l'êêtre aiméé est l'antichambre de la mort. L'amour de Romééo et Juliette est d'un autre lieu, il ne peut se vivre sur terre Romééo l'annonce d'ailleurs, Juliette est du côôtéé du trop, elle est "trop chèère pour la terre". Cette alliance inextricable entre ééros et thanatos (l'amour et la mort) est annoncéée dèès le prologue par les "fatales entrailles". [...]

[...] La queue de poire devient méétaphoriquement phallus, comme àà beaucoup d'autres moments dans la pièèce des objets sont assimiléés au sexe masculin ou fééminin ( les éépéées, les archers, le fourreau . C'est cette vision charnelle de l'amour qui va faire la rééelle tragéédie de Romééo et Juliette. Ainsi leur amour pur va êêtre sans cesse ramenéé au grotesque et au trivial, or il y a incompatibilitéé entre ces deux aspects. Aux antipodes de tout ce qui a éétéé dééveloppéé jusqu'ici, les amants de Véérone sont unis par un amour sincèère et ééthééréé. [...]

[...] En effet Rosalie > (Acte scèène finalement Romééo n'est pas amoureux de Rosaline, mais de La Femme, de l'amour et de ses vers. Il clame ainsi avec lyrisme l'idééal amoureux face auquel Shakespeare pose un contrepoint avec le thèème de l'amour charnel. Par opposition àà l'idééalisme amoureux, l'amour trivial et charnel est trèès préésent dans la pièèce. On le retrouve sans surprise dans la bouche des valets (acte qui préévoient de déépuceler les servantes des Montaigus " c'est elles qui le sentiront tant que je pourrais tenir le coup". Cet éérotisme est accompagnéé d'un langage en prose, trivial voire obscèène. [...]