Mais c'est principalement à l'issue de la seconde Guerre mondiale que l'antiaméricanisme se développe, ou du moins s'intensifie. La troisième vague d'antiaméricanisme perdure dans les années 1950, sous l'impulsion des intellectuels, principalement engagés à gauche, et qui développent le thème de l'opposition entre deux mondes (...)
[...] Résumé Pour comprendre les causes de l'anti-américanisme français, l'ouvrage commence par dresser l'évolution historique de l'image que se fait la France des Etats-Unis. Dès le 19ème siècle, on assiste à une dualité : la France est très intéressée par les mythes fondateurs américains, et, parallèlement, s'inquiète du rôle de la femme américaine, de son autonomie, et de ses conséquences néfastes sur l'ensemble de la société américaine. Mais, parallèlement, déjà à cette époque, tout un chacun développe sa vision particulière de l'Amérique. [...]
[...] D'une part, avec le sentiment antiaméricain d'autres pays, et, d'autre part, avec l'image qu'à la France de pays étranger (l'antigermanisme et l'anglophobie, par exemple). Cette démarche, comparatiste, pourrait permettre d'affiner l'analyse, ou au contraire, d'infirmer le particularisme de l'antiaméricanisme français. Conclusion En conclusion, cet ouvrage présente une analyse intéressante du phénomène de l'anti-américanisme en France. En particulier, il explicite l'importance du contexte international dans la détermination de l'image que la France se fait de l'Amérique, la Guerre Froide et l'opposition entre les deux Grands modelant fortement cette représentation. [...]
[...] Cette attitude envers les Etats- Unis est à mettre en relation avec l'image de l'URSS. Avec Spoutnik (octobre 1957), l'opinion publique est prosoviétique mais bascule dans l'antisoviétisme et le pro-américanisme lors de la répression des émeutes de Budapest (1956). Ce positionnement vis-à-vis des deux Grands reflète les craintes françaises, l'antiaméricanisme de de Gaule symbolisant en premier lieu les peurs françaises quant à la grandeur nationale De plus, l'image du président américain joue également un rôle majeur. Ainsi, Reagan, peu apprécié au début de son mandat, voit son image s'améliorer considérablement au tournant de l'année 1982, du fait de la crainte qu'engendre alors la puissance soviétique et de l'affaiblissement de l'OTAN ; ceci peut expliquer le regain de pro-américanisme du milieu des années 1980. [...]
[...] Ainsi, le rôle des médias et des manuels historiques dans la propagation de l'antiaméricanisme n'est pas traité. Cependant, les mécanismes de diffusion de l'antiaméricanisme semblent être importants pour comprendre ce phénomène. Ainsi, il aurait été intéressant de voir qu'il existe des matrices (familiales, amicales, professionnelles ) pour expliquer la propension de l'opinion publique à l'antiaméricanisme. Dans la même optique, étudier l'opinion publique comme un tout monolithique apparaît peu approprié ; étudier ce phénomène en fonction de facteurs tels que l'âge, la profession, la zone géographique ou la CSP (catégorie socio- professionnelle) aurait fournit des informations complémentaires. [...]
[...] D'autre part, la conjoncture économique des années 1970 fait éclore un nouveau clivage, entre modernisme économique (libre-échange) et protectionnisme. La gauche comme la droite françaises sont partagées sur ce débat, ce qui reflète le désaccord concernant l'alignement sur la politique économique américaine. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981, la montée de l'antisoviétisme, l'érosion de la puissance américaine, du fait de la crise économique, ainsi que la concurrence des pays du Tiers Monde et le développement du modèle japonais, on assiste à une atténuation de l'antiaméricanisme, et, par voie de conséquence, de ce clivage. [...]
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