Amartya Sen, "Identités et Violence"

Résumé du document

Identité et violence est une oeuvre rédigée par Amartya SEN, un des économistes les plus respectés au monde et prix Nobel d'économie 1998. Il est également enseignant à l'Université Harvard.

Publiée en 2006, cette oeuvre constituée de neuf chapitres, remet progressivement en cause la conception univoque de l'identité pour démontrer qu'il n'existe pas de véritable opposition entre l'Occident et l'Orient comme le prétendent certains intellectuels. C'est notamment le cas de l'intellectuel américain Samuel Huntington, auteur du fameux ouvrage Le choc des civilisations (2000) (...)

Extraits

[...] Les carences de l'analyse sociologique quant à la prise en compte de l'identité dans les études des comportements humains. On remarque que cette conception d'une identité unique se retrouve également dans l'analyse sociologique où deux formes de réductionnisme reviennent souvent. La première consiste à ignorer l'influence de l'identité en privilégiant l'analyse des valeurs et comportements individuels. C'est justement le sens du Code des Catégories socio-professionnelles, instrument élaboré par l'INSEE afin de déceler les comportements économiques des Français. En effet, celui-ci insiste peu sur les genres, origines, ou encore convictions religieuses et privilégie les outils de mesure économique. [...]

[...] La mondialisation rend effectivement la problématique de l'identité complexe. En effet, les inégalités et la pauvreté générées par ce processus ont donné naissance à un mouvement a dimensions mondiales: il s'agit du mouvement altermondialiste. Ce mouvement s'est constitué en réaction à la mondialisation, il exige une meilleure répartition de la richesse. Leurs critiques à l'égard de la mondialisation qui, sous l'impulsion du capitalisme, génère de profondes disparités engendrent des débats importants. En effet, de plus en plus d'analystes, à l'image de l'économiste Muhammad Yunus prix Nobel d'économie, parlent de la pratique d'une forme de démocratie globale: ainsi, tout en dénonçant l'absence d'une solidarité mondiale, les altermondialistes démontrent le contraire puisque leurs dénonciations sont issues d'un sentiment d'appartenance à une communauté globale. [...]

[...] Une perception unanime de l'identité source de tensions et conflits. Afin d'attirer l'attention sur la notion d'identité, Amartya Sen part du constat selon lequel le monde est perçu comme une juxtaposition de groupes fondés sur une identité. particulière: il peut s'agit d'une juxtaposition d'identités nationales, religieuses, ethniques, etc. Dans cette perspective, on remarque ainsi que la violence est souvent associée aux conflits d'identité: en témoignent les exemples du Rwanda où les identités raciales (Hutus, Tutsis) ont donné lieu à un génocide, ou encore au Soudan où un génocide se déroule au Darfour. [...]

[...] C'est notamment le cas de l'intellectuel américain Samuel Huntington, auteur du fameux ouvrage Le choc des civilisations (2000). Il analyse ainsi la notion de l'identité à différentes échelles: individuelle, la société puis l'individu au sein d'un environnement mondialisé. Il s'agira donc d'aborder ces points de vue successifs afin de voir la conception de l'identité prônée par l'intellectuel indien. Enfin, nous observerons les conséquences d'une telle approche ainsi que l'éventualité de la promotion d'une identité mondiale. I. L'identité généralement conçue comme juxtaposition d'appartenances distinctes. [...]

[...] Enfin nous devons considérer le contexte social dans l'identification de l'individu: ce qui signifie que l'on peut être végétariens et étudiant en sciences politiques. La première identité n'a aucun sens lors d'un entretien d'embauche, mais en prendra un lorsqu'il y aura un repas. Inversement, être étudiant en sciences politiques n'a aucune importance si on souhaite dîner. Il apparaît donc que l'approche identitaire généralement employée et reconnue au sein des sociétés contemporaines semble erronées dans la mesure où elle insiste sur les différences et fais fi des ressemblances entre êtres humains. [...]