Albert Camus, "Les Justes" - publié le 02/12/2009

Résumé du document

Camus nous introduit plusieurs de ses personnages principaux. A son arrivée, nous voyons de suite que Dora, la seule femme du groupe, connaît Stepan. Elle lui dit : « Trois ans, déjà. » Annenkov est également présent et nous apprendrons qu'il est le chef du groupe. Manifestement, Dora devait éprouver quelques sentiments pour Stepan mais celui-ci a été arrêté alors qu'il allait rejoindre le groupe. Il a été au bagne, s'est enfui, et est parti se réfugier en Suisse (...)

Extraits

[...] elle répond tristement Oui, tu es mon frère, et vous êtes tous mes frères que j'aime Mais quel affreux goût a parfois la fraternité ! Stepan arrive et annonce que Kaliayev n'a pas trahi, il a donc bien été exécuté. Stepan, à la demande de Dora, commente sa mort qui a été digne. Dora s'effondre d'abord, puis demande de pouvoir lancer la bombe suivante. Annenkov refuse mais même Stepan lui demande d'accepter. Il dit : Accepte. Elle me ressemble, maintenant. Dora veut rejoindre Kaliayev. La dernière réplique est : Yaneck ! (Un des surnoms de Kaliayev) Une nuit froide, et la même corde ! [...]

[...] Tout sera plus facile maintenant. 2. Le contexte de l'œuvre Voyons d'abord, rapidement, le contexte historique de cette histoire. Nous sommes en Russie dans une période qui devrait se situer entre 1870 et 1890 environs. Cette période voit un développement industriel relativement important, accompagnée par un mouvement politique appelé le populisme. Ce mouvement recrute ses adhérents parmi la nouvelle intelligentsia née du développement de l'instruction engagé essentiellement pas Alexandre II. Il s'agit de la nouvelle bourgeoisie, de médecins, de nobles ruinés, d'instituteurs etc. [...]

[...] En quelques mots voici les problèmes posés : l'homme, désorienté, interroge le monde et ne reçoit pas de réponse. Comme il n'existe pas, pour Camus, un autre monde que celui dans lequel nous vivons, force lui est de considérer le monde comme absurde. En effet, celui-ci ne répond à aucune logique. Il est parfois plus difficile de vivre ses contradictions que de mourir. Devant cette terrible constatation et, à examiner le spectacle de l'histoire et ses nombreux crimes, l'homme ne peut que se tourner vers la révolte. Celle-ci peut être individuelle ou collective. [...]

[...] Stepan croit que oui, alors que les autres sont convaincus du contraire. Seule son exécution pourra prouver sa bonne foi, ce qui fait dire à Dora Votre amour coûte cher. Les autres souhaiteraient pouvoir récupérer un jour Kaliayev pour l'organisation, alors que Dora est bien consciente que le vœu de celui-ci est de mourir. Pour lui, la mort est la justification ultime de son acte et de sa vie. Dora reste seule avec Annenkov et se pose des questions quant au sens de leur action. [...]

[...] Pour Camus, la fin ne justifie pas les moyens, loin de là ! Dans la réalité il est intéressant de savoir que, vers la fin des années 60, le FLN algérien va se lancer dans une campagne d'attentats meurtriers sur le territoire français. Ces attentats viseront bien souvent des victimes civiles innocentes. Sartre va soutenir ce comportement du FLN au nom de l'idée, indiscutable à ses yeux, que la fin justifiait les moyens. Camus, dans ses éditoriaux va s'y opposer vivement. [...]