Albert Camus (1913-1960) est né en Algérie près de Bône (dans le département de Constantine). Il descend des premiers arrivants français dans la colonie algérienne. Il est à la fois connu pour être écrivain, philosophe aussi bien que journaliste notamment dans la Résistance.
Son père est d'origine française et sa mère d'origine espagnole (de Minorque dans les Baléares). Ses parents sont pauvres et son père, meurt dès 1914 lors de la Première Guerre Mondiale. Sa mère s'installe alors à Alger chez ses frères. A l'école communale d'Alger, il est très vite repéré et devient boursier ce qui lui permet d'intégrer le lycée Bugeaud (actuel lycée Emir Abd-el-Kader). A cause d'une tuberculose contractée en 1830, il doit arrêter le football (sport dans lequel il se fait un nom en tant que gardien de but) et ne peut étudier qu'à temps partiel. Grâce à l'un de ses oncles paternels, qui l'héberge, il découvre la philosophie.
Il se marie une première fois en 1934 et en 1935 commence l'écriture de L'envers et l'endroit qui est son premier succès en Algérie. Il entre au Parti communiste cette même année avant de le quitter en 1937. Il écrit alors pour le journal Alger républicain, organe du Front populaire, mais le journal est interdit en 1940. Cette même année, il se marie pour la seconde fois et s'installe à Paris où il devient secrétaire de rédaction de Paris-soir.
Il fait la rencontre de Malraux qui l'aide à faire publier L'étranger chez Gallimard en 1942. Lors de ces années il expose sa philosophie et classe ses oeuvres dans le "cycle de l'absurde". Dès 1943, il prend la direction du journal Combat, journal clandestin et organe de presse du mouvement de résistance Combat. Gide et Sartre (entre autres) publient dans ce quotidien et Camus se lie d'amitié avec eux. En 1947, il publie La Peste et en 1948, il dénonce l'expansionnisme soviétique (...)
[...] Suite à la publication de L'homme révolté en 1951, il est attaqué par l'extrême gauche dont il se détache et notamment par les Existentialistes menés par Sartre. Il lance un appel à la trêve civile à Alger en 1956. Il est très mal compris : alors qu'il plaide pour un arrangement pacifique, les colonialistes français le désignent comme anticolonialiste et les pieds-noirs ainsi que les algériens dénoncent son manque de militantisme. Il doit partir d'Alger sous protection. Pour protester contre l'admission de l'Espagne franquiste, il démissionne de l'UNESCO (1956). [...]
[...] Ceux-ci sont majoritaires. Une autre spécificité de la société coloniale algérienne (que l'on retrouve aussi dans d'autres colonies) est la présence d'Européens ne venant pas de France. Les Espagnols notamment sont très présents dans le roman. Il y a au début des groupes d'Espagnols qui se réunissent pour danser. Au cours du récit, c'est un autre Espagnol qui prend de l'importance. D'abord présenté par Garcia (lui-même d'origine ibérique), Raoul tente d'aider Rambert à s'échapper de la ville. En effet, les Espagnols ont un réseau servant à s'enfuir de la ville. [...]
[...] Plusieurs personnages se mettent alors en branle : Rambert, journaliste qui tente, malgré l'interdiction, de quitter la ville, Cottard, qui trouve une satisfaction dans l'épidémie de peste, Tarrou, qui dresse le portrait des habitants d'Oran (dont il est étranger) et qui aide le docteur Rieux, et Rieux lui-même qui tente par tous les moyens d'endiguer la peste. Avec l'été, l'épidémie augmente, ainsi que les pénuries et les crimes. Les enfants sont touchés par la peste (l'un des passages met en scène l'agonie d'un enfant face à la maladie). Au début de l'hiver, la peste disparait. [...]
[...] Ils sont absents du roman, du moins ne sont pas connus : Certes, ce sont aussi des Arabes qui meurent de la peste à Oran, mais ils ne sont pas nommés non plus, tandis que Rieux et Tarrou sont mis en avant. (E. Said, Albert Camus, ou l'inconscient colonial, in. Le Monde diplomatique, novembre 2000). Il n'est seulement question que d'un assassinat commis à Alger à l'encontre d'un Arabe (ce qui n'est pas sans rappeler l'intrigue de L'Etranger). Cette absence des populations autochtones est à rapprocher du système colonial qui exclu les indigènes des centres européens De plus, avant la colonisation Oran est une ville où résident avant tout des Juifs (plus de 3 000). [...]
[...] L'ouvrage de Camus a un double sens. S'il peut être lu comme une histoire, le roman dénonce aussi, à travers un sens caché, les ravages de la peste brune, c'est-à-dire du nazisme. En effet, tout au long de l'ouvrage, la comparaison peut être effectuée entre l'expansion de la maladie et de l'idéologie nazie, les ravages commis par les deux phénomènes, ainsi que les accointances et les luttes qu'ils ont suggérées. C'est en partie La Peste qui a valu à Albert Camus son prix Nobel de 1957. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture