L'étranger, Albert Camus, Meursault
La maternité : L'attitude de Meursault envers sa mère se présente comme l'envers exact de cet amour conditionnel. S'il est vrai qu'il dit toujours, d'une manière touchante, "maman" et jamais "ma mère", son attitude à l'enterrement peut être considérée comme le principal indice de son insensibilité. Sur la vie commune qu'ils sont menée avant sa mort, nous n'aurons guère autre renseignement que la confidence faite à Salamano : "Il y avait longtemps qu'elle n'avait rien à me dire". Pour finir, la révolte de Meursault prendra la forme d'un sacrilège : "Que m'importaient la mort des autres, l'amour d'une mère ..." (...)
[...] Il est aussi étranger à lui-même : lorsqu'il a tiré sur l'Arabe, sa main était étrangère à son cœur et à son esprit. IV. LES THEMES - la maternité : L'attitude de Meursault envers sa mère se présente comme l'envers exact de cet amour conditionnel. S'il est vrai qu'il dit toujours, d'une manière touchante, "maman" et jamais "ma mère", son attitude à l'enterrement peut être considérée comme le principal indice de son insensibilité. Sur la vie commune qu'ils sont menés avant sa mort, nous n'aurons guère autre renseignement que la confidence faite à Salamano : "Il y avait longtemps qu'elle n'avait rien à me dire". [...]
[...] Enfin, tandis que la première partie du roman s'est achevée sur un malheur déclenché par le soleil dont Meursault s'était trop approché, la deuxième partie se clôt sur une "nuit chargée de signes et d'étoiles" ; à la brutalité du soleil s'oppose la "tendre indifférence de la nuit". Commencé à deux heures de l'après-midi par une chaleur accablante, le roman s'achève dans une bienfaisante fraîcheur. Au plus fort de son intensité, le soleil, parce qu'il est insoutenable, est porteur de tragédie et de mort. V. LA CONSTRUCTION DU ROMAN Aucune précision n'est donnée sur l'année où se déroule l'action. L'insouciance de Meursault pour tout ce qui ne touche pas à son univers personnel soustrait le roman à l'actualité. [...]
[...] Le récit de Camus adopte une temporalité qui lui donne son ton. Ainsi, comporte-t-il d'assez nombreuses ellipses. Par exemple, Camus écrit à la suite de la première rencontre de Meursault avec Marie : "En sortant, elle est venue chez moi / Quand je me suis réveillé, Marie était partie". Meursault n'établissant pas de liens de causalité entre les faits, le récit se déroule avec monotonie, au rythme souvent de propositions indépendantes juxtaposées. Le temps employé d'un bout à l'autre est, non pas le passé simple (temps du récit habituel en littérature), mais le passé composé, ordinaire à l'oral. [...]
[...] Son manque d'ambition fait de Meursault un philosophe au meilleur sens du terme, c'est-à-dire qu'il vit comme un sage. Meursault est, au début, détaché de ce qui d'ordinaire importe aux hommes : insensible à la mort de sa mère, aux déclarations d'amour de Marie, à son avenir professionnel. A l'enterrement de sa mère, il a surtout souffert du manque de sommeil et de la chaleur ; celle-ci devient bienfaisante au moment où il rencontre Marie à la plage, mais éterniser par le mariage des instants de sensualité, elle n'a pour lui aucun sens. [...]
[...] La construction du roman Travail I. LE LIVRE - le titre : L'Étranger - l'auteur : Albert Camus - le nombre de pages : 172 La première édition de L'Étranger (Gallimard) est datée du 15 juin 1942 (mise en vente début juillet). La critique officielle, soumise au régime de Vichy et aux autorités d'occupation, jugea le livre avilissant et immoral. Le succès de L'Étranger ne se démentira jamais : il est aujourd'hui encore, avec plus de deux millions d'exemplaires vendus, en tête des ventes de la collection "Folio". [...]
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