Nelson Goodman, projet 0, est le premier à s'intéresser aux vertus de l'art : on part de rien dans ce domaine qui est fait de confusion et d'hésitation (les arts ne sont pas encore pris au sérieux, mal compris, mal présenté) sans pour autant remettre en cause la conviction de l'art comme important. L'art vivant éduque. L'art et les artistes ont leur place dans l'éducation de base car il redonne leur place au senti, vécu, imagination, corps, émotion, affect, sensibilité. Il s'agit de faire d'une sensibilité éveillée un facteur d'équilibre et d'harmonie individuelle, de permettre la construction de soi, la rencontre des autres. On le sait déjà mais on ne prouve rien.
Alain Kerlan présente ici une expérience menée dans la ville de Lyon, d'artistes en résidence dans des écoles maternelles. Il veut voir la portée éducative, donner de meilleure chance à la tentation esthétique. Le dispositif concerne dix artistes, 12h par semaine, dans dix écoles maternelles, pendant trois ans. L'art est bien en place dans le socle de l'éducation fondamentale, de base. On veut voir ce que vont devenir les acteurs (enfants, professeurs, artistes) après cette expérience. Cela pose la question d'évaluer une expérience singulière et en voir la portée générale.
Première partie du livre : ce qu'apportent le dispositif, la richesse et la singularité d'une authentique expérience esthétique.
Deuxième partie du livre : la rencontre de l'enfant et l'artiste du côté de l'artiste et sous l'histoire de l'art et de l'enfance, sa dimension culturelle et artistique, pas seulement pédagogique.
Troisième partie du livre : L'art peut-il changer l'école ?
Il y a une méconnaissance de la nature réelle de l'art et de la conduite esthétique à jouer et dans la hiérarchie disciplinaire. Ici on va voir l'expérience esthétique enfantine dans le vif de la rencontre avec l'artiste. L'art à l'école ne réclame aucune justification extrinsèque. L'art éduque parce que la conduite esthétique dans laquelle il se fonde appartient au profil mental humain de base (...)
[...] Pour l'artiste elle n'en serait pas capable en tant que vraie conduite esthétique sauf si elle est artiste. Pour aller au fondamentale il faut l'habiter soi-même. Rendre compte d'une expérience de création n'est possible que si on est pris dedans. Il s'agit d'ouverture : pas de vérité arrêtée mais une interrogation ouverte, sans à priori. On écoute les propositions de l'enfant, on la reçoit, savoir d'où elle vient. Ils ne sont pas dans le même temps. Un artiste c'est une proposition d'une autre ouverture sur le monde. [...]
[...] cela relève d'un dialogue artiste-enseignant. Certains enseignants sont déroutés par des formes d'art. Cela conduit à une redécouverte de la conduite esthétique pour l'enseignant, une expérience esthétique. Pour reconnaître cela, il faut y entrer. Il y a des bénéfices éducatifs pour les enfants dans le champ de l'art, de l'éducation artistique. Les effets éducatifs ont une portée plus générale, touchant l'éducation personnelle et la socialisation, la confiance en soi. Pour l'école, l'artiste est une ressource éducative, enrichissement du curriculum au-delà de l'art. [...]
[...] Ils ont aussi très bien compris que les artistes ne sont pas enseignant. Et en même temps qu'enseignant ne sont pas artistes. Sensibilité, compréhension, imagination, intelligence restent très liés. Les pratiques artistiques sont à la fois des moyens d'expression et découvertes, mais aussi permettent de s'approprier des connaissances, explorer de nouveaux rapports avec les autres et le monde. L'artiste donne des situations rendant l'appréhension du réel différente dans l'espace, volume, matière, son . il recourt au sensoriel, la sensibilité, l'imagination. [...]
[...] L'art et la culture artistique peuvent être partie prenante de la formation personnelle, le fondement. L'art fait travailler, met en activité. L'art est une aventure de l'esprit, l'activité humaine la plus aboutie. Troisième partie. L'art pour changer l'école ? L'art bouscule des éléments constitutifs de l'école : l'organisation espace-temps, relation éducative, les formes canoniques de l'exercice scolaire, les hiérarchies des valeurs. Tout cela représente la forme scolaire. L'art peut-il, doit-il, changer l'école ? Un renouveau de l'éducation et de l'école par l'art ? [...]
[...] D'un côté sauvetage par l'école elle-même. De l'autre formation et rupture. Il y a l'idée pour certains de la culture contre l'éducation, qu'il ne doit pas y avoir d'institution comme médiation, que l'art doit s'effectuer en dehors de l'école. Ce qui sépare culture et école c'est l'enseignement. Du côté de l'école on a la connaissance constituée, le passé, l'héritage. Du côté de la culture, on a le présent, la vie. La progression pédagogique fragmente ce que l'art délivre d'un coup. [...]
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