Cette étude est menée sur l'ensemble du "Grand Meaulnes", mais l'analyse ne porte que sur le thème de la fête : en particulier la fête au Domaine, mais aussi les fêtes annexes. En ce qui concerne la fête au Domaine, il s'agit donc non seulement d'étudier les chapitres qui la développent, mais aussi toutes les répercutions qu'elle a sur la suite du récit. L'originalité de ce travail repose sur le caractère très fouillé de l'analyse, mais également sur sa construction : l'étude est menée à partir de mots-clés étroitement associés au thème de la fête. Chaque mot-clé est assorti d'un développement précis des caractéristiques de la fête dans le roman à partir du thème qui correspond au mot-clé. Les arguments sont ainsi illustrés par de très nombreuses citations du texte d'Alain-Fournier. Ce travail, assez long, est suivi du plan détaillé d'une dissertation qui réinvestit les analyses précédentes.
[...] Il en est la principale victime puisqu'à la fin il se retrouvera tout seul. Cette rupture dans la vie des deux amis est stigmatisée dès le début de la deuxième partie : depuis l'après midi de son retour, nous n'avions plus d'amis. Il est donc indubitable que plus rien n'est pareil avant et après la fête. - Fête et lendemains de fête Si rien n'est plus pareil après la fête, la transformation n'est pas forcément bénéfique : les lendemains de fête ne chantent pas forcément. [...]
[...] Dès le premier instant une relation privilégiée s'établit entre Augustin et Frantz : le Grand Meaulnes sera le seul à connaître la vérité sur l'absence des futurs mariés : Monsieur, je ne vous connais pas. Mais je suis content de vous voir. Puisque vous voici, c'est à vous que je vais expliquer . Il ne s'agit là que d'une intimité créée par le hasard, mais elle marque le début d'une amitié indéfectible. Les autres fêtes seront l'occasion de renouer tous les fils : Frantz et Augustin se retrouvent lors de la représentation des bohémiens à Sainte - Agathe et Yvonne surgit lors de l'après midi de plaisir . [...]
[...] Mais ils n'ont rien à voir avec les mariages habituels et ne connotent jamais la joie. Le mariage de Frantz et Valentine n'a pas lieu et la fête se déroule sans les fiancés ; on attend leur arrivée, on constate leur absence : ces deux étapes sont les seules à ponctuer la fête. Il est même frappant qu'à aucun moment on n'ait la certitude qu'il s'agisse d'un mariage. En arrivant, Augustin se dit : Il s'agit d'une noce, sans doute. [...]
[...] La lumière, le jour du spectacle des bohémiens est le premier signe tangible de la fête : Deux quinquets allumés devant la porte de la baraque ondulaient au vent. Au Domaine, d'autres signes extérieurs connotent des préparatifs spécifiques : on a dressé la table du banquet sur des tréteaux et mis des nappes blanches . On a prévu des bateaux et des poneys pour les enfants . La musique aussi a été commandée : Dans les couloirs s'organisaient des rondes et des farandoles. [...]
[...] Parler en détail d'une nourriture abondante serait trivial et nuirait au souvenir immatériel, voire utopique de la fête. Aucun des autres épisodes festifs du livre ne s'intéresse davantage à la nourriture. La venue des bohémiens ne revêt d'intérêt que par le spectacle, et le mariage d'Augustin et Yvonne représente le contraire de tout ce que l'on attend d'une telle circonstance ; seul un déjeuner rapide ponctue le mariage , insistant par là sur le caractère uniquement spirituel et très intime de cette union. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture