En 1620, alors qu'il est au sommet de sa production littéraire, Tirso de Molina écrit L'abuseur de Séville, première manifestation de la légende de Don Juan. La scène se passe à la fin de l'acte 2, peu après que le commandeur a été tué par Don Juan qui doit alors prendre la fuite. Pendant son évasion, Don Juan arrive au village de Dos hermanas dans lequel un mariage a lieu. Il voit une nouvelle occasion de mettre en pratique ses pouvoirs de séduction et repousse alors sa fuite. Ce passage traite de l'arrivée imprévue de DJ et de son valet au sein du mariage d'Aminte et Batrice. Cet extrait se compose de trois parties. La première, jusqu'à l'arrivée de Catherinon, met en évidence le bonheur des jeunes mariés. Dans la deuxième partie (jusqu'à l'arrivée de Don Juan), Catherinon annonce l'arrivée de son maître, ce qui provoque des doutes chez Batrice. La dernière partie qui va jusqu'à la fin de l'acte 2 montre la stratégie de séduction qu'utilise Don Juan pour charmer la jeune mariée. Nous allons donc nous demander en quoi DJ est un perturbateur du bonheur établi. Tout d'abord nous verrons que dans cette scène, le bonheur règne. Enfin nous observerons que celle-ci tourne rapidement au malheur.
[...] Don Juan, par son arrivée imprévue, perturbe la scène et joue le rôle d'un prédateur. C'est un homme de l'instant. Il ne prévoit rien mais profite des occasions, c'est pourquoi il interrompt sa fuite pour pouvoir séduire une jeune mariée qui se trouve sur sa route. Son aspect démoniaque ressort une fois de plus. Il est ainsi mis en rapport avec le diable 40) et est même renommé lucifer 90) par Catherinon, ce qui insiste sur sa personnalité diabolique. Dès l'annonce de son arrivée, Don Juan est perçu comme un prédateur par Batrice. [...]
[...] Cet extrait de L'abuseur de Séville est typique de la comedia espagnole. Nous avons effectivement un texte qui emprunte des éléments à plusieurs genres différents. Ainsi, des aspects du roman pastoral sont mis en avant. La scène se déroule dans un champ, à l'entrée du village de dos hermanas soit dans un cadre champêtre. De plus les personnages présents sont issus du milieu campagnard. Batrice, Aminte, Gassenne et Bélise sont des paysans et les musiciens sont des bergers comme le montre la première didascalie qui met en scène la situation. [...]
[...] Cet extrait souligne une fois de plus le plaisir qu'a Don Juan à séduire les femmes. Il perturbe le bonheur qui régnait dans ce village suite au mariage de Batrice et d'Aminte et tente de charmer la jeune mariée sous les yeux de son époux. Nous avons donc une scène dans laquelle Batrice s'est fait piquer le premier rôle par Don Juan. Cet extrait contient également un grand nombre d'éléments qui font écho au reste de l'œuvre. Cette séduction est particulièrement importante car c'est la dernière de l'œuvre. [...]
[...] Don Juan parle aussi des blanches mains de la jeune mariée. Les sons sont également très importants dans cet extrait comme le prouvent les termes chantez 10 et l 101, et l 112), solfié sons au kyrié chanter chantent 114). L'importance des sons apparaît également à travers les chants des musiciens qui reviennent comme un refrain, surtout au début de l'extrait. Le cultéranisme est accentué par la beauté des sens qui s'exalte au sein de cet extrait et met ainsi en évidence le bonheur des jeunes mariés. [...]
[...] L'abuseur de Séville de Tirso de Molina Fin acte II En 1620, alors qu'il est au sommet de sa production littéraire, Tirso de Molina écrit L'abuseur de Séville, première manifestation de la légende de Don Juan. La scène se passe à la fin de l'acte peu après que le commandeur a été tué par Don Juan qui doit alors prendre la fuite. Pendant son évasion, Don Juan arrive au village de Dos hermanas dans lequel un mariage a lieu. Il voit une nouvelle occasion de mettre en pratique ses pouvoirs de séduction et repousse alors sa fuite. [...]
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