Le Cid, Corneille, littérature, XVIIe siècle, théâtre, pièce de théâtre
En I, 1, Elvire informe le Comte de l'obéissance de sa fille pour le choix d'un époux, Rodrigue, son préféré, ou Don Sanche. La suivante devra sonder sa fille. Il va se faire choisir comme gouverneur de l'Infant. L'amour, qui appartient à la sphère privée, est ainsi présenté et, de façon parallèle, la politique, qui relève de la sphère publique. À ce stade, tout laisse penser que ces deux parallèles ne se rejoindront pas.
[...] Une fois encore, les termes de l'alternative sont présentés de manière vigoureuse. « Que je meurs s'il s'achève [se réalise], et ne s'achève [se réalise] pas. » La consécutive, annoncée par l'intensif « tant » (v. 117) est chargée de dire l'issue tragique de la situation pour l'Infante : aucune solution n'est satisfaisante. L'hyperbole « je meurs » traduit la souffrance. CONCLUSION L'intérêt de cette scène réside dans l'apparition d'un nouveau personnage. Il n'est en rien indispensable pour l'évolution de l'action, car c'est un obstacle qui s'efface de lui-même. [...]
[...] Que dira la Castille ? » Deux hémistiches parallèles (cod+verbe au futur+sujet inversé) mettent en avant le poids de l'opinion, du qu'en dira-t-on « Vous souvenez-vous bien de qui vous êtes fille » Encore la modalité exclamative pour dénoncer l'incongruïté de cette passion. « de qui vous êtes fille » est une variatio sermonis pour ne pas répéter « grande Princesse »). Léonor rappelle à l'ordre (hiérarchique) sa maîtresse. II ~ v. 85-118 : SACRIFICE DE L'INFANTE, LE DON À CHIMÈNE : A ~ v. [...]
[...] Avec cette possibilté d'une contrainte (« me contraigne ») de l'amour, c'est la question de la liberté qui est posée. « À pousser des soupirs pour ce que je dédaigne, » « pousser des soupirs » est une expression imagée (et même une didascalie interne) pour dire, une fois encore l'affliction dans laquelle se trouve le personnage. « Je sens en deux partis mon esprit divisé, » Ce vers est une définition du tragique cornélien : comme, plus tard, dans ses fameuses stances, Rodrigue, l'Infante exprime d'abord son accablement, puis en explique l'origine : une redoutable alternative. [...]
[...] Corneille est amateur de sentences. « Et si ma passion cherchait à s'excuser, » Le sujet du verbe, abstrait (« passion ») donne un caractère précieux à l'expression de l'Infante. 90 « Mille exemples fameux pourraient l'autoriser : » La « revendication méritocratique », compatible avec la tragi-comédie, est ici refusée. B ~ v. 91-94 : NOBLE SANG NE SAURAIT MENTIR. « Mais je n'en veux point suivre où ma gloire [estime de moi-même, considération] s'engage [court un risque, soit compromise], » L'estime de soi est au cœur de l'héroïsme dont fait preuve l'Infante. [...]
[...] Pardonnez-moi, Madame, » L'antilabe contient la réponse de l'Infante à l'exclamation indignée de Léonor qui, en tant que confidente, vient d'entendre l'aveu de sa maîtresse. L'hémistiche contient une formule pleine d'humilité syllabes), en accord avec le respect dû au rang de l'Infante, qu'elle apostrophe comme il convient syllabes). « les dialogues entre femmes dans Le Cid] associent deux à deux des personnages de condition sociale inégale. Léonor ''gouvernante'' de l'Infante (c'est-à-dire en somme duègne). Cette inégalité fondamentale fait que Léonor [ . ] emploi[e] toujours un de déférence [ . ] ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture