2024 est un récit de dystopie écrit à la fin du XXe siècle en pleine naissance de la société de consommation et développement des nouvelles technologies.
Je conseillerai de lire attentivement le chapitre 5 où l'auteur décrit nation par nation comment la Terre s'est dépeuplée. C'est assez étonnant puisqu'il décrit avec ironie le sort de ces pays en tenant compte de leurs caractéristiques actuelles. Prenons l'exemple de la Russie : bien connue pour sa société répressive, elle voit une bonne part de sa population envoyée en camps de travail austères.
Jean Dutourd, en anticipant les dérives de la société actuelle et portant la marque de ses inquiétudes de son époque, nous plonge avec talent dans un monde obscur que l'on pourrait qualifier de contre-utopique. En effet, il nous décrit un monde qui va mal, un monde en ruine quasiment à l'agonie.
[...] Il n'y a aucune alternative qui pourrait permettre l'existence d'un futur. L'auteur de 2024 déduit le futur du présent, il témoigne d'un violent pessimisme en l'homme et nous fait assister à la conséquence directe de la dégénérescence de la société. C'est un roman certes désespéré, mais lucide quant à l'avenir de notre monde. À travers des exemples explicites et implicites, Dutourd nous montre que son roman tient une relation étroite avec l'histoire réelle. On voit donc l'homme actuel dans son état de nature, submergé par l'oisiveté et poussant toujours les choses de plus en plus loin dans un monde où la notion d'essentiel a été bafouée. [...]
[...] L'homme était en train de se vouer à une totale contradiction. Luttant contre la mortalité infantile et tentant de prolonger la vie des uns des autres de quelques années, l'humain faussa le mécanisme naturel de la vie qu'il tenta de rétablir grâce à la contraception. Malheureusement, cela était irréversible et les contraceptifs ne firent qu'empirer la situation. Permettant aux femmes de ne tomber enceinte que lorsqu'elles le jugeaient opportun, ils jouèrent également un rôle important dans le déclin de la race humaine, une invention contre nature qui menaçait incontestablement la pérennité de l'espère. [...]
[...] Le genre utopique et la réflexion sociale Jean Dutourd, en anticipant les dérives de la société actuelle et portant la marque de ses inquiétudes de son époque, nous plonge avec talent dans un monde obscur que l'on pourrait qualifier de contre utopique. En effet, il nous décrit un monde qui va mal, un monde en ruine quasiment à l'agonie. L'humain a été pris à son propre piège. Il a voulu pousser de plus en plus loin les technologies, sans se rendre compte qu'il courait à sa perte. L'être humain s'est autodétruit. [...]
[...] Le monde conçu par Dutourd n'a rien d'un monde tel qu'il devrait être et Paris ne ressemble pas du tout à la cité parfaite qu'aurait imaginée un penseur utopiste. En effet, les bâtiments sont en ruines tandis que la Nature sauvage reprend petit à petit ses droits, à l'inverse du genre utopique où la Nature est préférée domptée. Tandis que l'Utopien maîtrise parfaitement son destin dans une société ayant atteint son summum, la population de 2024 est victime de ce qu'on pourrait appeler rétrogradation. [...]
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