fiche de lecture, suppression générale des partis politiques, Simone Weil, Radicalisons-nous, Gaultier Bès de Berc, radicalisation expresse, islam radical, Adrien Candiard
Simone Weil (1909-1940) est l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Elle est en outre écrivaine et humaniste. Entre 1940 et 1943, l'auteure se réfugie à Marseille puis aux États-Unis et en Angleterre. C'est d'ailleurs en 1940 que l'auteure écrivit cet ouvrage. L'essentiel de son oeuvre sera publié après sa mort. Elle se sera connue, notamment, pour son amour de la vérité qu'elle qualifiera, dans Oeuvres complètes, Premiers écrits philosophiques (pp10-11), publié chez Gallimard en 1988, de besoin de l'âme humaine le plus sacré. Ce qui apparaît frappant à la lecture de cet ouvrage, relativement court est qu'à peine commencé, Simone Weil s'interroge sur la question de savoir s'il y a "en eux-mêmes une parcelle infinitésimale de bien ? Ne sont-ils pas du mal à l'état pur ou presque ?" Pour elle, "la suppression des partis serait du bien presque pur".
Ce qui apparaît frappant à la lecture de cet ouvrage, relativement court est qu'à peine commencé, Simone Weil s'interroge sur la question de savoir s'il y a "en eux-mêmes une parcelle infinitésimale de bien ? Ne sont-ils pas du mal à l'état pur ou presque ?" Pour elle, "la suppression des partis serait du bien presque pur".
[...] La philosophe poursuit sur la notion de vérité et ce qui est notable c'est qu'elle rapproche cette notion à l'existence des partis politiques et du constat qu'ils seraient une composante du mal. Elle déclare à cet égard que, « les partis sont un merveilleux mécanisme par la vertu duquel ( ) pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité ». Seules des mesures contraires au bien, à la justice et à la vérité sont prises et d'ailleurs, l'auteure déclare avec force et ose la comparaison : « si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux ». [...]
[...] L'auteure considère même que les partis politiques servent une propagande et que ce constat commande de supprimer l'existence des partis politiques. Néanmoins, jamais dans cet ouvrage il n'est fait référence à une quelconque solution ni alternative. Ce n'est d'ailleurs pas le but recherché par l'auteure. Il ne s'agit que d'une réflexion concernant les partis politiques. Lorsque la lecture continue, nous pouvons nous apercevoir que l'auteure évoque une autre notion du vocabulaire des partis politiques : la discipline de leurs membres. [...]
[...] Cet ouvrage est intéressant en ce que l'auteur tend à proposer des pistes de réflexion, à considérer d'autres réalités que celles qui existent, quotidiennement, dans les journaux et les différents médias, réalités créées ou détournées par un abus de langage par les personnalités politiques ou même par les journalistes eux-mêmes. Ce livre est en quelque sorte un ensemble de pistes de réflexion face à une société de spectacle où le sens, étymologique, des mots est détourné pour être plus « vendeur », pour susciter le plus de réactions, de ventes, de cliques. Il invite surtout le lecteur à reconsidérer le terme même de radicalisation, et de repenser l'enracinement. [...]
[...] Or, Gaultier Bès, citera à la fin de son ouvrage Adrien Candiard, dans Comprendre l'islam, « [s] eul un discours radical peut en retour détourner du fanatisme » puisque la radicalité détourne de la violence stérile en ce qu'elle est « une recherche de l'équilibre le plus durable et le plus juste ». Il faut adopter dans une position de radicalité pour lutter contre le fanatisme. Par ailleurs, toujours au regard de ce paradoxe mis en avant par l'auteur, le « radicalisé » au sens des médias et des personnalités politiques, celui qui commet les pires atrocités, des actes terroristes, est pour un voyageur sans bagage, de nulle part et de partout. [...]
[...] Ancien élève de l'École normale supérieure de Lyon, Gaultier Bès est agrégé de lettres modernes. Il fait en outre partie d'une génération de jeunes intellectuels catholiques et a cofondé le mouvement des Veilleurs ainsi que la revue Limite, mouvement et revue d'inspiration chrétienne et consacrée à l'écologie. Si effectivement le début de l'ouvrage peut apparaître quelque peu déboussolant dans la mesure où l'auteur ose la comparaison entre une carotte et un djihadiste, le développement qui s'ensuit est intéressant à relever. [...]
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