Romancier, histoire, détail, fiction, réalité, thème d'écriture, roman historique, archive, liberté au roman, auteur, réalisme
Dans un (des) roman(s) d'auteur, il existe assez souvent (suivant les thèmes d'écriture choisis, bien évidemment), une relation prégnante avec l'histoire.
[...] Un autre a commis une erreur en voulant être porteur de détails crédibles sur la géopolitique en 2004, que ce soit en rapport avec la Turquie, la Russie, les USA ; résultat : un beau « décalage » avec la réalité Le même a cité l'Afghanistan et les Talibans dans un roman sur un migrant naufragé dans la Manche, situant hélas l'action à une époque où les Usa avaient « pacifié » le pays et refoulé les combattants dans leurs montagnes. L'obsession du détail, une maladie de la fiction/réalité ? Un romancier raconte: « j'avais lu une biographie dans laquelle l'auteur donnait le tarif d'un billet de train il y a plus d'un siècle : l'info n'est pas trop difficile à trouver, mais à part le réalisme, elle n'apportait rien à l'ouvrage ». [...]
[...] Selon un autre, « lors du sauvetage d »un soldat en avion, j'ai calculé l'endroit à peu près exact où il allait tomber en panne d'essence en me basant sur son autonomie et une carte topo .» Une auteure explique : « je cherche la couleur de la robe que portait Mme de Montespan, alors que tout le monde s'en moque? », avant d'ajouter : « je vais chercher à quelle heure exactement s'est levé le soleil un 3 mars 1866 » (et tenant compte des horaires d'hiver d'été inexistants à l'époque ; calcul compliqué?) Cela permet-il à l'auteur de se sentir mieux dans son histoire ? Et le lecteur, se sentira-t-il mieux (certains vont tout vérifier pour voir si ça tient la route ?). La conclusion est laissée à une romancière réaliste : « J'ai dû récrire tout un livre dans lequel les trop nombreuses descriptions rendaient l'histoire ennuyeuse au final ». [...]
[...] Leurs traditions se cantonnaient dans une transmission orale, avec très peu d'écrits (sauf ceux des Romains qui, les exterminant au nom de la « Pax Romana », n'avaient de cesse de les fustiger, les qualifiant de sauvages, barbares cruels, etc?) La question qui se posait à l'auteur se définissait ainsi : jusqu'où aller dans le vrai pour laisser la liberté au roman (et à son auteur ?) ; jusqu'à quel point fallait-il chercher le détail rendant le roman crédible ? Il en fut de même pour un roman d'auteur livrant un récit fantastique sur un retour au Moyen-Âge : la recherche portait sur la langue de cette époque, sur la géographie des lieux, sur l'habitat, les comportements. Dans le même registre, un renvoi vers le futur impose-t-il à l'auteur la recherche de détails crédibles en termes de technologies, de vie économique, sociale, politique ? Le contexte d'une année : le détail qui fausse tout ? [...]
[...] - Faut-il aller dans le détail réaliste à tout prix ? De l'avis de collègues romanciers rencontrés dans diverses occasions, « être auteur de romans dits « historiques » sérieux, c'est farfouiller dans des archives pour trouver le ou les détails sur un personnage ou un fait ayant existé ; souvent le lecteur s'en fiche un peu, mais l'auteur ne se trouve-t-il pas en règle avec la déontologie, et sa conscience ? » Un exemple parmi d'autres, la recherche de références historiques pour un roman évoquant les pratiques de druides issus de la civilisation celte, présente il y a cinq siècles avant JC en Europe, un peuple combattant ayant par la suite migré pour des conquêtes guerrières vers l'Ouest : Bretagne, Irlande, pays basque, Galicie et même midi de la France (de la Gaule plus exactement). [...]
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