Dissertation sur la réflexion suivante de Robert Bresson : "Cinéma, télévision, magazines sont des écoles d'inattention. On regarde sans voir, on écoute sans entendre.".
[...] Je peux dormir durant une partie de certains films et les comprendre néanmoins. Ma participation est faible, elle n'est pas demandée. Il en va de même de certains magazines people, sitôt lus, sitôt oubliés. Ils sont faits pour cela. Ce sont les médias froids. Il en va tout autrement de films, de lectures qui nécessitent plusieurs passages, des pauses, des retours, des explications. Mon attention est très sollicitée tout comme mon expérience, mon passé d'esthète. Ce sont les médias chauds. [...]
[...] Ils ne sont pas tous à rejeter Fiction vs documentaire Robert Bresson avait en tête des œuvres de fiction, mais les documentaires existent et forment l'attention du public. C'est leur but. Des chaînes de télévision leur sont entièrement consacrées. De même, de très nombreux magazines sont exclusivement des documentaires sur les animaux, un sport, une activité, etc. Et tous ces produits culturels éduquent, forment, enrichissent. Au croisement des deux genres, le succès de films comme la marche de l'empereur (Luc Jacquet, 2004) ou le peuple migrateur (Jacques Perrin, 2001) montre que l'attention a été sollicitée tout comme le bon goût la création : une filière à part Le cinéma français de qualité est aidé notamment lorsqu'il veut obtenir le label art et essai. [...]
[...] Le cinéma, par exemple, est une véritable industrie aux États-Unis qui génère des revenus colossaux. Le livre, en France, est protégé puisque les prix sont fixes, mais tout n'est pas de la littérature et bien des œuvres sont éloignées des chefs d'œuvres. Les magazines dits people sont ceux qui se vendent le mieux et n'ont rien d'édifiant. Ces industries de la culture cherchent la facilité, appliquent des recettes pour plaire à un public prévisible, sans aucune idée d'éducation du goût ou de stimulation de l'intelligence Des recettes universelles ? [...]
[...] Ce sont ces médias mêmes qui font perdre toute capacité à voir, lire ou entendre. Si cela peut se vérifier - nous le verrons dans la première partie - ce n'est pas toujours le cas et il convient de distinguer différents genres dans les œuvres - notre seconde partie. Enfin, il semble raisonnable de pouvoir reconnaître plusieurs buts aux médias, sans les réduire à cette vision négative, qui conduit, osons l'expression, à un abrutissement du peuple. Ainsi, ces médias retrouveront leur rôle éducatif et ouvriront l'intelligence du public - troisième partie. [...]
[...] Il ne faut pas condamner ces œuvres ni les personnes qui les goûtent. Au contraire, il faut de temps en temps s'adonner à de menus plaisirs futiles sans prétention ni exigence quelconque Répondre à des besoins Cela dit, outre le niveau artistique relevé ou sans prétention, il est parfois difficile de croire que même la simple distraction est satisfaite ou que les auteurs ont quelque chose à transmettre ou à apporter au public. Certains films de Claude Zidi, la série des Charlots dans les années 70, même au second degré, ne semblent répondre à rien et ne sollicitent aucune parcelle de l'intelligence. [...]
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