Conte du Graal, temps
Le Prologue prend le public dans le temps réel et s'oppose au temps du récit. En même temps, le prologue donne au récit une valeur historique ; il annonce un héros qui rappelle Alexandre mais révèle Philippe de Flandres par ses hauts faits et ses vertus. En faisant référence au mystérieux livre qui lui a servi de source, l'auteur donne un passé au récit qu'il entreprend.
Le récit se rattache à la geste des Chevaliers de la Table Ronde par la reprise des personnages, l'histoire prend ainsi une densité historique même si à priori les chevaliers sont des personnages de création littéraire. Ainsi la mère de Perceval rappelle-t-elle à son fils de mort d'Uterpandragon et le récit fait de nombreuses allusions qui évoquent le début et la fin des règnes des rois. Cependant l'ensemble conserve un fou digne des récits épiques.
[...] Le temps dans Le Conte du Graal Le temps est une donnée humaine. Le temps au Moyen-âge répond au rythme des saisons. Le tableau des épisodes du Conte du graal montre que la temporalité narrative est approximative, la chronologie est flottante ; elle sert essentiellement l'effet du réel et elle a surtout une valeur symbolique. Le rapport au temps réel Le temps historique Le Prologue prend le public dans le temps réel et s'oppose au temps du récit. En même temps, le prologue donne au récit une valeur historique ; il annonce un héros qui rappelle Alexandre mais révèle Philippe de Flandres par ses hauts faits et ses vertus. [...]
[...] Le temps retrouvé Perceval en fait un apprentissage lent au fil du texte, par étapes. Il ne prend d'abord pas garde à la geste familiale, à l'histoire transmise par sa mère. Gorneman tente de lui enseigner de nouvelles choses, notamment l'effort, la patience : il faut savoir prendre le temps de s'appliquer à faire les choses. Ensuite le château de Blanchefleur, Beaurepaire, indique un lieu de pause ; Perceval s'y arrête mais repart au bout de quelques jours. Cette pause lui permet de fixer son visage, même s'il n'en a pas encore conscience. [...]
[...] La mémoire religieuse est aussi présente. La recontre des pénitents, la dialogue avec l'ermite fait entre le récit dans le temps des chrétiens ; la mémoire religieuse est la mémoire d'un savoir ( après la mémoire des actes qui caractérise le chevalier) et est comme la mémoire de la chevalerie, liée à la geste familiale. Perceval est désormais capable de comprendre son passé, d'en avoir la charge ; il sait aussi vivre dans le présent, il ne fuit plus en avant. [...]
[...] Outre les motifs de la répétition propre ç tout récit médiéval, Chrétien de Troyes nous montre aussi une architecture romanesque basée sur la linéarité, le progrès mais dans l'intention d'aboutir à un sens, une signification. Après Chrétien, les auteurs se pencheront de plus en plus sur l'enfance des héros. [...]
[...] Le récit revient lui-même souvent sur le personnage de la mère vers lequel Perceval ne peut retourner, pas plus qu'un homme ne peut retourner vers son enfance. Le temps réel est aboli par le merveilleux qui intervient dans le récit, comme dans le château des reines. II) Le temps subjectif Le temps du chevalier C'est essentiellement celui de la bataille, il rythme le temps narratif entre des rendez-vous donnés et les délais prévus. Il est transmis par la notion d'effort ou par la rapidité. Le temps de l'amour doit être pris en compte : long dans l'éloignement, court en présence de l'être aimé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture