Analyse linéaire complète du poème, avec éléments d'introduction et de conclusion (préparation à l'oral de l'EAF).
[...] La puissance de l'« odeur » de la femme après l'amour (le poète évoque de façon suggestive la sueur, l'odeur « salée » du corps de la femme et de ses fluides corporels) provoque la vision d'un paysage maritime, et libère l'imagination créatrice du poète qui voyage, porté par les douces effluves du corps de sa maîtresse. La mer symbolise l'évasion du poète hors de ce monde matériel. Malheureusement ce retour à l'Idéal n'est que de courte durée puisque dans ce tercet est faite l'évocation d'un « port » (v.10). Le port rappelle en effet au poète que son voyage n'est qu'une escale, qu'il faudra retourner au port. A l'image de la volatilité du parfum, son rêve lui échappera et prendra fin, et le poète rechutera dans le spleen. [...]
[...] Mais Baudelaire propose aussi sa vision de la poésie qui doit proposer une nouvelle façon de déchiffrer le monde et pour cela qui se doit d'être synesthésique (en révélant par le jeu des correspondances entre les sens les rapports entre le monde matériel et le monde spirituel). [...]
[...] « Je respire l'odeur » (v.2) /« Je vois se dérouler des rivages heureux » (v.3) « odeur » (répétition) et « le parfum » (v.12), « la narine » (v.14) Position symétrique des deux verbes de perception en tête de vers : « je respire » / « je vois » Champ lexical renvoyant à l'odorat (dans tout le poème) L'accent est mis sur la perception olfactive du poète. C'est l'odeur du sein de la femme qui déclenche l'imagination du poète et sa vision d'un monde idyllique qui n'existe que dans son imagination (vision intérieure du poète puisqu'il a les deux yeux fermés). Le poète se laisse donc « guider » par ce parfum qui l'envoute et qui devient le fil directeur du poème, d'où la présence permanente tout au sein du poème du champ lexical de l'odorat. [...]
[...] L'expérience sensuelle et sensorielle que le poète a pu éprouver grâce à la femme aimée, lui permet d'accéder à un idéal absolu et salvateur, à savoir se sentir en parfaite communion avec l'univers. De l'extase physique, le poète est donc passé à une extase d'ordre spirituel. Eléments de conclusion : Poète chante et célèbre la femme aimée et sa sensualité (tradition poétique galante). La femme est sa muse, sa source d'inspiration. Elle est aussi celle qui l'arrache, même un court instant, du spleen qui l'angoisse. [...]
[...] Comment : Composition : poème de 4 strophes composé de 2 quatrains et 2 tercets. Mouvements : vers 1 à 4 : évocation de la femme aimée et de la sensualité de son parfum qui déclenche la rêverie du poète/ vers 5 à 14 : évocation d'un paysage exotique et idyllique ( une île ) qui comble le poète de félicité. Registre : registre lyrique (expression des émotions du poète qui s'exprime à la 1ère personne) Pourquoi : chanter la sensualité de la femme aimée (hymne à l'amour) / partager son émotion face à cet Idéal, ce monde supérieur caractérisé par sa perfection, que le poète peut fugacement entrevoir sans jamais réussir à le fixer (paradis perdu). [...]
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