Un mythe est une histoire qui fait souvent appel à l'imaginaire, s'inscrivant ainsi dans la tradition. De fait, l'histoire de la Bête du Gévaudan est un mythe car elle fait partie de ces récits ayant intégré la culture populaire et dont la perception s'est quelque peu modifiée au cours de l'histoire. Mais à l'origine de ce mythe, le mystère de la Bête du Gévaudan n'est fondé que sur les propos tenus par les uns et les autres. Monstre invincible, associé à un démon envoyé par le diable, « la Bête » sème la terreur dans le Gévaudan. Or, entre l'horreur et la terreur, le doute plane sur l'identité véritable de ladite « Bête ». Selon les dires des uns il s'agirait d'un loup et selon d'autres ce serait un ours ou encore une hyène, mais qui est-elle en réalité ? De plus, comment quelques disparitions et une série d'agressions ont-elles pu nourrir l'imaginaire populaire ? Comment « la Bête » est-elle passée d'un simple fait divers à un véritable mythe ? Afin de réaliser cette étude, nous nous appuierons sur Histoire de la Bête du Gévaudan, véritable fléau de Dieu, écrit en 1889 par l'Abbé POURCHER; il s'agit probablement du tout premier ouvrage traitant de la Bête. Nous examinerons en outre le livre de François FABRE, La Bête du Gévaudan, datant de 1901, et figurant parmi les œuvres les plus importantes au sujet de la Bête, ainsi que le film de Christophe GANS avec Samuel le BIHAN, réalisé en 2001, qui donne une tout autre vision de la Bête.
Dans un premier temps, nous verrons que trois hypothèses sur l'identité de la Bête se dégagent dans les trois supports que nous allons étudier. Dans un deuxième temps nous approfondirons les différentes hypothèses en abordant le contexte religieux et l'imaginaire populaire. Enfin, nous analyserons dans une troisième partie comment chaque auteur a exploité le mythe de la Bête du Gévaudan.
[...] Cependant, l'identité de la Bête n'est jamais réellement dévoilée, au vu du manque de preuves tangibles à ce sujet. Toutefois, l'abondance de témoignages recueillis par l'abbé POURCHER a occasionné de nombreuses divergences et contradictions au sujet de l'apparence de la Bête. Ainsi, comme en témoignent certaines correspondances : Cette Bête est plus grosse qu'un chien ; bien de gens le croient une hyène et d'autres une panthère qui s'est échappée des mains de son conducteur tandis que d'autres personnes la décrivent tout autrement : Cet animal lui parut de la grandeur à peu près d'un âne : poitrail fort large, la tête et le col fort gros, les oreilles plus longues que celles du loup ; le museau à peu près comme celui d'un cochon Ces différences montrent à quel point la Bête a été soumise à l'imaginaire populaire. [...]
[...] Le siècle des Lumières est une autre appellation du 18ème siècle. Cette période représente un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité»[26]. La religion, présente depuis toujours dans toute société humaine, se trouve ainsi confrontée à ces changements et ne les voit pas d'un très bon œil. En effet, que dire de la religion et du dévouement pour Dieu quand émergent des concepts individualistes, totalement contraires à la pensée religieuse ? De fait, les pratiques et croyances religieuses semblaient sérieusement mises à l'épreuve voire condamnées. [...]
[...] Enfin, nous analyserons dans une troisième partie comment chaque auteur a exploité le mythe de la Bête du Gévaudan. I / Les différentes hypothèses autour du mythe Gravure anonyme La Bête du Gévaudan, un fléau de Dieu Le titre complet de l'ouvrage de l'Abbé Pierre POURCHER, Histoire de la Bête du Gévaudan, véritable fléau de Dieu, d'après les documents inédits et authentiques, en 1889, laisse transparaître un travail particulièrement rigoureux. En effet, l'Abbé Pierre POURCHER, curé de Saint-Martin-de- Boubaux, dans le diocèse de Mende, retrace avec minutie l'affaire d'une bête mystérieuse sévissant dans le Gévaudan[5]. [...]
[...] Monstre invincible, associé à un démon envoyé par le diable, la Bête sème la terreur dans le Gévaudan. Or, entre l'horreur et la terreur, le doute plane sur l'identité véritable de ladite Bête Selon les dires des uns il s'agirait d'un loup et selon d'autres ce serait un ours ou encore une hyène, un lynx, mais au bout du compte, qui est-elle en réalité ? De plus, comment quelques disparitions et une série d'agressions ont- elles pu nourrir l'imaginaire populaire ? [...]
[...] On a vu des loups [ ] arriver en nombre à des champs de bataille où l'on n'avait enterré que négligemment les corps, les découvrir, les dévorer avec une insatiable avidité, et ces mêmes loups, accoutumés à la chair humaine, se jeter ensuite sur les hommes, attaquer le berger plutôt que le troupeau, dévorer les femmes, emporter des enfants Cependant, les descriptions de la Bête du Gévaudan, même si elles s'avèrent parfois fantaisistes, ne correspondent pas vraiment à un loup. Cela ne l'empêchait pas d'endosser le rôle du coupable idéal pour les chasseurs. La religion et l'imaginaire populaire, ont ainsi joué un rôle capital dans le mythe de la Bête du Gévaudan. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture