« L'invitation au voyage » désigne deux poèmes distincts de Baudelaire, l'un en prose et l'autre en vers.
[...] Si la version en vers mentionne dans un enjambement « au pays qui te ressemble » (v. et fait rimer « ressemble » avec « ensemble », la version en prose évacue cette rime et a recours à une formulation plus vague : « où tout vous ressemble ». Or cette première différence se retrouve également dans les derniers paragraphes du poème dans les accumulations d'objets suivie de « c'est toi ». L'expression des sentiments grâce aux figures de style L'expression des sentiments prend différentes formes dans les deux poèmes. [...]
[...] Le renforcement de la musicalité est également manifesté par l'emploi de plusieurs allitérations en « l » qui facilitent la lecture. C'est le cas notamment du vers « d'aller là-bas vivre ensemble » (v. qui met en place un jeu avec la labiale « b », mais également de « meubles / polis » et 16). Ainsi, dans la mesure où la sonorité « l » ne constitue pas une labiale, elle apporte une facilité de prononciation qui contribue à rendre la prononciation plus fluide. [...]
[...] Ainsi, si le premier couplet est essentiellement articulé autour de l'invitation et du rêve (« songe » v « aller là-bas vivre ensemble » v. le deuxième couplet marque une progression dans l'invitation dans la mesure où il présente la description matérielle du pays de l'amour : « meuble luisants » (v. « riches plafonds » (21). Toutefois, l'emploi du conditionnel rappelle le caractère imaginaire de cette description (« décoreraient », v. 17). De ce fait, la progression est encore plus manifeste dans le troisième couplet qui marque la disparition du conditionnel au profit de l'impératif « vois » (v. [...]
[...] La mobilisation des sens appelle aussi les capacités olfactives avec la mention des « odeurs » (v. 19) et « senteurs » (v. rappelés à la fin du poème avec le retour des fleurs par le mot « hyacinthe » permettant de figurer la ville mentionnée au vers précédent. Mais l'univers pictural est également structuré par les différentes références à la lumière : « soleils mouillés » v. « luisants » v « soleils couchants » v « chaude lumière » v. [...]
[...] Enfin, nous verrons que si les esthétique poétique sont proches, le recours à la prose modifie l'expression poétique. Un paysage imaginaire commun aux deux poèmes Un paysage de l'évasion onirique Les deux poèmes partagent la caractéristique de mettre en place un paysage imaginaire. D'une part, le goût de l'exotique est présent dans les deux poèmes comme en attestent les références nombreuses à des éléments de l'Orient : « la splendeur orientale » (v. 23) qui fait écho à l'expression « l'Orient de l'Occident, la Chine de l'Europe ». [...]
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