ETUDE DU PERSONNAGE DE MADAME DE RENAL DANS LE ROUGE ET LE NOIR.
Nous allons examiner comment Stendhal construit ce personnage.
Elle est tout d'abord construite comme un personnage réaliste, un type de personnage féminin. Elle apparaît, ensuite, comme un personnage révélé et sublimé par l'amour.
Enfin, avec Mme de Rênal, Stendhal fabrique une véritable héroïne.
[...] Quatrième étape : La maladie de l'enfant chéri, chapitre XIX, est vécue par Mme de R comme une puniCon divine : « Dieu me punit ( ) mon crime est affreux, et je vivais sans remords C'était le premier signe de l'abandon de Dieu. » p.133. Dans une logique janséniste, Mme de Rênal vit la maladie de Stanislas comme une épreuve divine. Dieu, selon elle, lit dans son cœur et y voit la place de son amour pour Julien, c'est Julien qui analyse la situaCon tragique de son amante : « Il ne pouvait voir là ni hypocrisie ni exagéraCon. Elle croit tuer son fils en m'aimant, et cependant la malheureuse m'aime plus que son fils. » p.133. [...]
[...] Quand Mme de R vient dans la prison, elle a renoncé à tout sa respectabilité, sa place dans la société pour vivre les derniers moments d'une passion vraie mais condamnée. Elle apparaît comme un personnage sans concession, enCer, héroïque. [...]
[...] Le senCment de la faute apparaît : « Moi, femme mariée, je serai amoureuse » p.83. Mais la force du senCment balaie ce premier scrupule : « Son âme fut comme enlevée par ce bonheur charmant » p.84. Le champ lexical du bonheur domine : « la présence d'un bonheur qu'elle n'avait même rêvé », « des transports d'amour et de folle gaîté » p Troisième étape : La consommaCon amoureuse ne coïncide pas avec le bonheur chez Stendhal. Le chapitre XV relate la première nuit d'amour, aucun récit en fait puisque la « nuit d'amour » se loge dans une ellipse temporelle : « Quelques heures après, quand Julien sorCt de la chambre de Mme de Rênal, on eût pu dire, en style de roman, qu'il n'avait plus rien à désirer. [...]
[...] N'ayant aucune esCme pour le mari qu'on lui avait donné, elle juge des hommes à parCr de ce piètre modèle : « elle se figura que tous les hommes étaient comme son mari ( ) la grossièreté et la plus brutale insensibilité à tout ce qui n'était pas intérêt d'argent » p.54. Stendhal qui la dote d' :« une âme délicate et dédaigneuse » lui accorde aussi le pouvoir de s'extraire de la réalité, elle nous dit-il, « une manière de vivre toute intérieure » p.53. Ce qui la caractérise, avant l'arrivée de Julien, est sa piété. Son amour de Dieu fait de son confesseur le seul à connaître ses pensées inCmes. [...]
[...] Tout disCngue Mme de sa grandeur d'âme, elle a « une beauté modeste et touchante, et cependant pleine de pensées que l'on ne trouve point dans les classes inférieures » nous dit le narrateur en se livrant à un éloge incondiConnel de son personnage. Ce@e admiraCon s'affirme dans l'expression : « figure céleste » qui vient placer ce personnage du côté de la divinité comme d'ailleurs sa « grâce », mot répété lors de la première rencontre avec Julien. Elle semble construite sur des traits de caractère uniquement mélioraCfs qui idéalisent le personnage. A-t-elle seulement commis un adultère ? [...]
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