À partir d'un objet culturel que vous choisirez dans l'actualité (ou un passé très récent), vous proposerez une analyse de sa réception critique.
[...] »[8] Ici, nulle trace d'argumentation, de toute évidence ; et cet état de fait révèle l'inefficacité du discours puisque, dans les rares avis négatifs que l'on peut trouver sur le film, le même procédé est utilisé ; et l'on pourrait faire s'affronter terme à terme les propos des critiques : Carlos Boyero parle par exemple d'une « tragédie sans pleurs » et d'un film « aussi ennuyeux que froid »[9] ; tandis qu'il semble à Thibaud Croisy « plombé par des dialogues creux, un jeu poussif, des scènes de sexe stéréotypées et une poésie bon marché, [qui] tient moins du chef-d'œuvre que de la mauvaise série télé »[10]. On ne peut que regretter de voir l'analyse critique se perdre dans ces propos vagues dont l'unique vertu est de donner lieu à des punchlines racoleuses. * * * Ainsi, la réception critique d'une œuvre est soumise à un réseau de contraintes diverses, qui sont tellement inhérentes à la production même du discours critique qu'elles en deviennent inévitables. [...]
[...] Pour autant, un tel fonctionnement ne doit pas manquer de comporter des aspects pernicieux. Comment, dans de telles conditions, compter sur la critique pour apporter une analyse impartiale de l'œuvre ? et donc, au besoin, de formuler des réserves, de pointer des défauts, de décrire les échecs du processus créatif et les imperfections de la production finale ? Parallèlement, la question de se pose de savoir si, une telle liberté étant refusée aux critiques, leurs louanges contraintes gardent la moindre valeur, sinon celle d'un exercice de style. [...]
[...] La critique universitaire, celle qui prend du temps, qui est souvent libérée des enjeux économiques, mais qui a aussi un retentissement et une audience plus limitée, semble être la seule qui puisse vraiment se permettre les analyses spécialisées, techniques, stylistiques, que l'on pense pouvoir attendre d'une critique profonde qui dégage le sens de l'œuvre. Au fond, la critique journalistique dominante n'a pas grand-chose à voir, dans sa vocation et son fonctionnement, avec la critique universitaire. Comme le fait la critique, nous utiliserons l'abréviation commode 120 BPM pour désigner le titre. En 1992 seulement, l'OMS déclassifie l'homosexualité du DSM. Télérama, critique du 22/08/2017, par Louis Guichard. Les Inrockuptibles, critique du 18/08/2017, par Jean-Louis Morain. Vanity Fair, critique du 20/05/2017 par Richard Lawson. [...]
[...] Les Inrockuptibles, critique du 22/08/2017 par Jean-Marc Lalanne. Yagg.com, critique du 23/08/2017 par Didier Roth-Bettoni. Paris Match, critique du 22/08/2017 par Yannick Vély. El País, critique du 20/05/2017 par Carlos Boyero. Le Monde, critique du 06/09/2017 par Thibaud Croisy. [...]
[...] Toutefois, on aura bien du mal à trouver un discours critique dans le flot de paroles critiques qui enveloppent 120 Battements par minute[1]. Si la critique stricto sensu est celle qui décrit et examine l'élaboration du sens de l'œuvre, qui se pose comme une pensée et une analyse du travail artistique, force est de constater que la critique cinématographique courante pour sa part, de bien autres préoccupations – elle est soumise, en tout cas, à tant de contraintes qu'elle est forcée d'en avoir d'autres. [...]
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