Un commentaire de texte qui compare les deux nouvelles encadrant les Nouvelles Orientales de Marguerite Yourcenar.
=> Comment Yourcenar, au moyen du registre poétique et fantastique dans un texte-toile, fait-elle de son récit une métaphore filée d'une méditation sur la perception du monde ainsi que sur la condition humaine?
[...] Il est un vieil homme qui s'empare de « l'aurore et [capte] le crépuscule ». ; auteur dit : « Son disciple Ling pliant sous le poids d'uns ac plein d'espquisses, courbait respectueusement le dos comme s'il portait la voûte céleste, car ce sac, aux yeux de Ling, était rempli de montagnes sous la neige, de fleuves au printemps, et du visage de la lune d'été » Dès lors, il y a comme une sorte d'élevation spirtuelle dans la nouvelle liminaire, l'atmosphère apparaissant plus dégagé et légère. [...]
[...] Ce que WF voit reste invisible aux yeux des autres : « Dans la cour, WF remarqua la forme délicate d'un arbuste, auquel personne n'avait jamais prêté attention jusque là et le commpara à une jeune femme qui laisse ses sécher ses cheveux » Pour CB, le regard s'associe au travail de la mémoire affective suscitée par les propos du sydic. La présence des verbes « regarder », « refléter », « contempler », « revoir », « admirer », atteste la portée du regard généralisateur que le peintre tend au monde et à sa propre vie : « Cornélius Berg regardait alternativement la fleur et le canal. Ce terne miroir plombé reflétait que des plates bandes, des murs dde brique et la lessive des ménagères, ùais le vieux vagabond fatigué y contemplait vaguement toute sa vie. [...]
[...] Cet « irréel » est traduit par une écriture yourcenarienne fait apparaitre si vrai dans la nouvelle liminaire Comment Wang fo fut sauvé nous fait entrer dans l'atmosphère de la Chine du Moyen Âge et nous présente un vieux peintre, Wang-Fô, dont les tableaux étaient considérés comme magiques, puisque les objets et les personnages qu'il représentait avec ses pinceaux prenaient vie. Le peintre, accompagné de son disciple Ling, passait de village en village, dans le but de trouver des paysages inédits à peindre. Un jour, l'empereur de Chine le convoque en son palais pour le menacer d'un terrible châtiment. Il lui ordonne de terminer une toile inachevée. Grâce à cet acte qu'il accomplit en présence de l'empereur et de sa cour, Wang-Fô et son disciple furent sauvés. [...]
[...] Il est représenté en train de peindre dans toute la nouvelle. En effet, Ling rencontre pour la première fois Wang fo dans une auberge alors qu'il est entrain de se mettre en état pour peindre un ivrogne : « Le vieil homme avait bu pour se mettre en état de mieux peindre un ivrogne ; sa tête penchait de côté, comme s'il s'efforçait de mesurer la distance qui séparait sa main de sa tasse » Il se met également à peindre lorsqu'il est chez Ling : « Wang fo la peignit une dernière fois . [...]
[...] Il y a bien ici un jeu sur les perspectives et les couleurs qui laissent penser à l'art pictural. De plus l'écriture est une convocation de tous les sens pour que le lecteur soit dans une totale immersion : l'ouïe « les portes tournaient sur elles-mêmes émettant une note de musique » , « l'on entendu les chuchotements » p18 ; l'odorat « Mais aucune n'avait de parfum », la vue « le jour pour regarder les libellules » Ainsi l'écriture semble être elle-même œuvre de Wang-Fô dont elle se fait le prolongement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture