"Cette analyse porte sur « Le procès du Punisher », dans Daredevil, saison 2.
Daredevil est initialement un comics dont le premier numéro est publié en avril 1964 par la maison d'édition Marvel Comics. Stan Lee en est le scénariste et Bill Everett le premier dessinateur. Ce super-héros paraît en France pour la première fois dans le périodique Strange, en 1970."
[...] D'ailleurs, le Punisher n'énumère pas ses motivations. Ainsi, le téléspectateur peut oublier un certain temps ce personnage, afin de se concentrer sur le héros et sur un autre type de combat mais, n'ayant pas su les motivations du personnage, nous pouvons nous attendre à le retrouver pour comprendre, car nous pouvons supposer que la véritable explication viendra. Le procès du Punisher est une scène très attendue en fin de compte, car son combat contre Daredevil est l'objet de toute la deuxième saison, composée de 13 épisodes. [...]
[...] Il utilise également des déictiques « je ne les ai pas tués parce que je suis taré » : dans cette citation, le pronom « les » est un déictique. Il renvoie aux victimes, connues de l'auditoire. L'action est mise en scène dans le ton de la voix et dans le mouvement du Punisher, lorsqu'il se lève pour devenir plus impressionnant et marquer les esprits. Enfin, il utilise la mémoire pour se souvenir des faits qu'il raconte au moyen d'une hypotypose sanglante : « les ordures que j'ai flinguées, les putains de cloportes que j'ai écrasés ». [...]
[...] 2/Comme nous le disions précédemment, cette scène utilise les codes de la rhétorique classique pour les détourner d'une manière inattendue. En effet, alors que le téléspectateur s'attend à ce que le personnage se défende lors de son procès, celui-ci s'accuse et se dit fier des crimes qu'il a commis. Cependant, cette forme de rhétorique entre dans les stratégies illocutoires d'Aristote. D'une part, le Punisher utilise le genre judiciaire, mais au lieu de plaider son innocence, celui-ci plaide en faveur de son accusation. [...]
[...] Les arguments sont peu nombreux, et ne sont pas accompagnés d'exemples persuasifs. Aucune preuve logique n'est donnée dans le discours du Punisher. Sa seule parole vaut lieu d'argumentation et, comme nous l'avons remarqué, elle est mise en doute par sa stratégie énonciative qui consiste à s'éloigner du delectare d'Artistote. L'effet attendu par le réalisateur est simple : le téléspectateur se détache émotionnellement du personnage, sans douter de la méchanceté de celui-ci. La scène est très rapide, plutôt expédiée, afin de retourner rapidement à l'action, thème attendu dans ce type de série. [...]
[...] Comme il s'agit d'un procès, nous pourrions nous attendre à retrouver les codes du genre judiciaire, mais nous verrons plus loin qu'il n'en est pas exactement ainsi. Dans ce procès, le Punisher intervient et demande « votre honneur, est-ce que je peux parler ». À partir de cet instant, le téléspectateur s'attend à un plaidoyer dans lequel le Punisher se défendrait de ses actes. Mais s'il n'en est rien, nous allons voir comment le Punisher utilise le discours oratoire en brisant les codes du discours pour passer un message inattendu. [...]
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