Ce document se base la scène 2 de l'acte I de "Dom Juan" de Molière.
Dans une analyse complète et détaillée, il démontre comment Dom Juan y fait l éloge de l'infidélité et des plaisirs de la conquêtes amoureuse.
[...] Dans un second temps, Dom Juan énonce les plaisirs de la conquête amoureuse. Tout d'abord, l'alliance entre beauté et amour est au centre du discours. Il le dit dès la ligne 11 : « l'amour que j'ai pour une belle ». Les deux mots sont présents d'un bout à l'autre de la phrase, ce qui prouve qu'ils occupent tout l'intérêt et le divertissement de Dom Juan. Il aime contempler la beauté et en profiter. Tout ce qui se rapporte aux cinq sens est d'ailleurs évoqué : le goût puisqu'on « on goûte » les charmes (l.18), la vue quand il a plaisir à « voir » les progrès de son amour (l.19) et le toucher lorsqu'il dit qu'« il n'est rien de si doux » (l.28). [...]
[...] Celui-ci réussi à nous persuader du fait que sa conception de l'amour et de la séduction sont les plus valables. Son discours est bien construit et il utilise les armes du langage pour convaincre et renverser la norme. Tout d'abord, il fait semblant d'être offusqué par ce que lui demande son valet : « Quoi ? Tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? [...]
[...] D'autre part, Dom Juan donne une vision négative de la fidélité. En effet, celle-ci est rapprochée de la mort, ce que montre l'utilisation du champ lexical renvoyant à l'absence de vie et de volonté : « qu'on renonce au monde » « s'ensevelir » « être mort » « nous nous endormons » (l.26). La fidélité apparaît comme fatale à l'homme qui est obligé de conquérir des femmes pour survivre. D'ailleurs, tous les verbes sont au présent de vérité générale, ce qui renforce son argumentaire puisque cela fait de ses paroles une réalité indéniable. [...]
[...] En outre, le plaisir de la conquête amoureuse se retrouve dans le rapprochement entre conquête amoureuse et conquête militaire. En effet, il utilise le registre épique pour parler de ses exploits amoureux. Ainsi, le vocabulaire du combat est très présent : « combattre » (l.20), « rendre les armes » (l.21), « forcer pied à pied toutes les résistances » (l.22), « vaincre les scrupules » (l.22), « une conquête à faire » (l.28). Les femmes sont des terres hostiles que le séducteur guerrier doit gagner à la force de son sang et de sa sueur. [...]
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