Dans cette citation tirée de L'Art poétique, Boileau définit sa notion du mot « héros ». Le héros doit plaire, ne pas ennuyer, intéresser même. Il doit avoir de grandes valeurs et de grandes vertus. Il doit rester un héros jusque dans ses défauts. Boileau pose ainsi, en 1684, la question de l'héroïsme dans la création littéraire. Nous allons rédiriger cette question pour la poser au 19ème siècle. En effet, l'héroïsme dans la littérature prend un nouveau tournant au 19ème siècle : le héros n'est plus un héros épique, il s'adapte à son siècle.
Nous nous demanderons si les personnages littéraires du 19ème siècle ont la possibilité, ou non, de devenir des héros en tant que tel dans leur époque ?
Afin de nous permettre de répondre à cette question, nous tenterons d'élucider la question du « héros », à savoir : qu'est-ce qu'un « héros » ? Puis, il sera question de l'univers dans lequel il évolue, c'est-à-àdire : dans le roman au 19ème siècle. Pour finir, il s'agira de savoir si un antihéros peut-être, malgré tout, un héros ?
[...] Cette formule vous paraît-elle convenir aux personnages qui figurent dans les œuvres littéraires suivantes : La Chartreuse de Parme de Stendhal, Eugénie Grandet de Balzac et Les Misérables de Victor Hugo ? La figure du héros dans la littérature du 19ème siècle Voulez-vous longtemps plaire et jamais ne lasser ? Faites choix d'un héros propre à m'intéresser, En valeur éclatant, en vertus magnifique Qu'en lui, jusqu'aux défauts tout se montre héroïque Boileau L'art poétique Dans cette citation tirée de L'Art poétique, Boileau définit sa notion du mot héros Le héros doit plaire, ne pas ennuyer, intéresser même. [...]
[...] Le second est Zola, qui dans Germinal achève de détruire le héros en le réduisant à n'être que l'expression d'un groupe social et rien d'autre. En ce qui concerne le personnage qui joue le rôle du héros, il devient de plus en plus difficile de l'identifier. Le héros n'est plus un être parfait, il est donc possible de s'interroger et de se demander s'il n'y a pas plusieurs héros, et si le personnage central du roman est véritablement ou non le héros du roman. [...]
[...] Les héros classiques ne seraient donc qu'une légende, tandis que les héros romantiques se rapprocheraient du réel. Pourtant, ce que l'on demande à un héros littéraire ce n'est pas tant qu'il soit réel ou non, on lui demande surtout d'être l'incarnation d'une problématique. Elire un héros, c'est s'interroger sur sa perception de la grandeur et plus simplement de l'homme. L'antihéros pourrait donc être la conception de la grandeur et de l'homme du 19ème siècle, et dans ce cas l'antihéros serait le type même du héros du 19ème siècle. [...]
[...] Stendhal joue d'ailleurs sur la polysémie de ce mot dans La Chartreuse de Parme, où son narrateur dit, en parlant de Fabrice : notre héros était fort peu héros Il montre ainsi que son personnage principal n'est pas un héros dans le sens héroïque mais qu'il est seulement au centre de l'œuvre. Il s'agira par la suite de déterminer l'éventuel degré d'héroïsme des personnages principaux d'oeuvres littéraires du 19ème siècle. Nous nous appuierons plus particulièrement sur les œuvres suivantes : La Chartreuse de Parme, Eugénie Grandet et Les Misérables, avec respectivement, les personnages de Fabrice, d'Eugénie Grandet et de Jean Valjean. [...]
[...] Au final, les trois personnages que nous avons pris pour exemple, ne correspondent que partiellement au portrait du héros. Nous pouvons donc nous demander si le héros possède une véritable définition, ou si ces définitions ne sont que suppositions et qu'elles sont inapplicables à certaines époques. En effet, il est possible de distinguer deux visions principales du héros. La première vision sera rationaliste, avec des auteurs tel que Corneille, Kant et Rousseau, où le héros se maîtrisera parfaitement tout en restant vertueux à une obligation morale et en évitant le danger des passions. [...]
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