Ce document est une anthologie poétique sur le thème Carpe diem et memento mori. Nous avons choisis 8 œuvres en rapport avec le thème temps qui passe ; l'anthologie se compose donc de 6 poèmes et de 2 œuvres d'art (sculpture et/ou tableau) d'artistes reconnus.
L'anthologie débute par une préface qui justifie les choix au lecteur. Les questions sont les suivantes :
Pourquoi faire une anthologie sur le thème « Carpe diem et memento mori ! » en tant qu'éditeur ?
L'ordre des œuvres est-il chronologique ? Thématique ?
Comment progressent les œuvres au sein de l'anthologie ?
Pourquoi les œuvres d'art sont-elles insérées à cet endroit du recueil ?
Les artistes retenus sont-ils uniquement des hommes ou des femmes ? Pourquoi ?
L'anthologie se concentre-t-elle sur un poète en particulier ? Pourquoi ?
S'élargit-elle à des auteurs différents à chaque fois ? Pourquoi ?
L'anthologie se limite-t-elle à la littérature française ?
Va-t-elle puiser dans l'antiquité gréco-latine ? Dans d'autres langues et d'autres cultures ? Pourquoi ?
Qu'apportent les deux œuvres d'art aux poèmes choisis ou, à l'inverse, comment les poèmes choisis explicitent-ils les œuvres d'art choisies ?
SOMMAIRE
- PREFACE
- Lubin BAUGIN, Nature morte à l'échiquier, huile sur panneau, 55x73 cm, Musée du Louvre, Paris, vers 1631.
- ANACREON, Odes XXXIX et XLI, « Sur un banquet » Vie siècle avant notre ère.
- HORACE, Ode 1, 11, », Ier siècle avant notre ère.
- CATULLE, Elégie V, « Vivamus mea Lesbia », Ier siècle avant notre ère.
- André CHENIER, Elégies, « Euphrosyne », XVIIIe siècle.
- Pierre de RONSARD, Odes, « Mignonne, allons voir si la rose », I, 17, 1550.
- Guillaume APOLLINAIRE, Il y a, « La cueillette », 1925.
- Balthasar VAN DER AST, (1632-1657), The Zomerschoon tulip.
[...] Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain. Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios temptaris numeros. Vt melius quicquid erit pati Seu pluris hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam, quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare Tyrrhenum, sapias, uina liques et spatio breui spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit inuida aetas : carpe diem, quam minimum credula postero CATULLE, « Vivamus mea Lesbia » Catulle est un poète du 1[er] siècle avant notre ère, connu pour ses pièces élégiaques sous couvert de motifs mythologiques. [...]
[...] Quand je bois du vin, je noie mon esprit dans les coupes profondes, et je folâtre joyeusement avec un essaim de jeunes vierges. Quand je bois du vin, c'est un gain véritable, le seul que je puisse emporter avec moi, car mourir est notre lot commun. XLI SUR UN BANQUET Soyons joyeux, buvons du vin, chantons Bacchus, Bacchus, l'inventeur des danses, Bacchus l'ami des chansons, Bacchus, le compagnon de l'amour, Bacchus, l'amant de Cythérée, lui qui nous donna la joie, lui qui enfanta les Grâces, lui qui charme la tristesse, lui qui endort tous les chagrins. [...]
[...] Des pétales de rose ont chu dans le chemin. O Belle, cueille-les, puisque nos fleurs de rêve Se faneront demain Mets-les dans une coupe et toutes portes closes, Alanguis et cruels, songeant aux jours défunts, Nous verrons l'agonie amoureuse des roses Aux râles de parfums. Le grand jardin est défleuri, mon égoïste, Les papillons de jour vers d'autres fleurs ont fui, Et seuls dorénavant viendront au jardin triste Les papillons de nuit. Et les fleurs vont mourir dans la chambre profane. [...]
[...] Je sais que je suis belle. Je sais qu'on ne voit point d'attraits plus désirés Qu'un visage arrondi, de longs cheveux dorés, Dans une bouche étroite un double rang d'ivoire, Et sur de beaux yeux bleus une paupière noire Pierre de RONSARD, Odes, « Mignonne, allons voir si la rose ». Pierre de Ronsard est un des chefs de file de la Pléiade du XVIème siècle. Animé par une démarche mimétique envers les œuvres des Anciens, il est l'auteur de plusieurs poèmes motivés par ce motif de la fuite du temps et de la floraison. [...]
[...] L'anthologie se justifie par sa thématique forte commune, féconde, c'est pourquoi nous avons voulu rattacher deux œuvres picturales à nos textes. D'abord, nous avons choisi un tableau liminaire pour exposer les invariants, la dimension commune du memento mori sous l'angle des Vanités. Cette forme picturale devenue canonique est issue du Memento Mori parce qu'elle rappelle à l'homme les futilités de sa vie, lui rappelle qu'il est mortel : de quoi peut-on se vanter après la mort ? De la beauté, des possessions ? [...]
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