La Bible a été le premier livre à être traduit, celui qui a ouvert tous les débats concernant la traduction. C'est aussi le livre qui a été traduit dans le plus grand nombre de langues : près de 2500 ! Mais si le texte original ne semble pas vieillir, les traductions, quant à elles, ont besoin d'être sans cesse renouvelées, car la langue de réception évolue. Une traduction du XV° siècle n'est plus vraiment accessible à un lecteur du XXI° siècle. C'est pourquoi les éditions Bayard (France) et Médiaspaul (Canada) ont publié le 29 août 2001 La Bible nouvelle traduction (que nous appellerons par la suite Bible Bayard pour plus de commodité), destinée à un nouveau public, le public du XXI° siècle, et plus particulièrement à un public qui n'est pas un habitué des textes bibliques. La Bible Bayard est un travail qui a duré six ans et qui a été dirigé par Frédéric Boyer, écrivain et responsable des éditions Bayard, Jean-Pierre Prévost, exégète et responsable des collections bibliques chez Médiaspaul, et Marc Sevin, exégète et président du Service Biblique Catholique « Évangile et Vie ». Vingt écrivains et vingt-sept exégètes ont travaillé de concert à ce projet, se complétant mutuellement. Cette traduction destinée à un vaste public présente un projet original et qui se veut novateur, une façon nouvelle de traduire la Bible. Elle a suscité de nombreuses réactions, plutôt bienveillantes de la part des non-croyants, généralement passionnées du côté des catholiques. Dès sa parution, elle a mis en jeu une série d'idéologies et de croyances qui se sont opposées à son sujet avec plus ou moins de vigueur, voire de hargne. Mais cette traduction et sa réception posent également des questions plus globales sur la traduction de la Bible, et sur la traduction en général.
[...] La presse a souvent parlé des écrivains qui ont refusé la traduction qu'on leur proposait. Mais le journal Libération a été l'un des rares à mentionner l'écrivain Marc Cholodenko, qui avait été choisi pour assurer la traduction du Cantique des Cantiques. Malheureusement sa traduction se tournait davantage du côté du mot à mot que du côté de la littérature telle que l'envisageaient les responsables du projet. C'est pourquoi il a été remercié. Malgré cet épisode, on peut tout de même reconnaître que la collaboration de cette équipe de traducteurs a été plutôt exceptionnelle, étant donné la diversité des origines et des points de vue. [...]
[...] Quelques questions de traduction posées par la Bible Bayard Une leçon de tolérance ? Si la Bible Bayard a suscité tant de réactions, et de réactions parfois haineuses, c'est avant tout parce qu'elle cherche à sortir des sentiers battus en matière de traduction biblique. Et si sa démarche hors du commun cherchait à donner une leçon de tolérance ? Sans idéaliser, bien sûr, le projet des éditions Bayard, on peut lui accorder le mérite de faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit. [...]
[...] Ainsi, même des non-croyants ont pu reprocher à la Bible Bayard une certaine démagogie. À trop vouloir attirer l'attention, elle a commis des erreurs. De surcroît, on peut adresser une autre critique importante à la Bible Bayard du point de vue des non-croyants. Cette Bible se veut une Bible littéraire, mais aussi une Bible accessible pour tous. On en déduit logiquement que les responsables du projet considèrent que leur conception de la littérature est acceptée et comprise par tous. Or, ce point est contestable. [...]
[...] La Bible Bayard La Bible a été le premier livre à être traduit, celui qui a ouvert tous les débats concernant la traduction. C'est aussi le livre qui a été traduit dans le plus grand nombre de langues : près de 2500 ! Mais si le texte original ne semble pas vieillir, les traductions, quant à elles, ont besoin d'être sans cesse renouvelées, car la langue de réception évolue. Une traduction du siècle n'est plus vraiment accessible à un lecteur du XXI° siècle. [...]
[...] La Bible Bayard n'invente pas, elle se contente d'aller plus loin. Cependant, l'une de ses originalités réelles est la présence de femmes au sein du groupe. Celles-ci représentent près de la moitié des écrivains impliqués dans le projet. Mais on trouve également une femme, Aldina Da Silva, parmi les exégètes. Elle n'a pas pu achever le projet car elle est décédée en 2000 des suites d'un cancer. Cette présence des femmes est une première dans un monde jusque là exclusivement réservé aux hommes, notamment à cause du fait que l'Église catholique refuse la prêtrise aux femmes. [...]
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