Si la Révolution Industrielle marque la France du dix-neuvième siècle, Zola s'intéresse avec L'Argent à l'une de ses composantes majeures : l'émergence du monde de la Finance, avec tout ce que cela comporte de grandeur et surtout de décadence.
[...] * Même si le véritable krach de l'Union Générale survient en 1882, le fait que Zola choisisse de situer son roman dans les années 1860 est symbolique : on peut en effet y voir une volonté chez Zola d'anticiper les catastrophes que la « révolution financière » va engendrer. On peut même considérer le roman de Zola comme particulièrement visionnaire, si l'on considère que tout ce qu'il décrit du fonctionnement des banques, de la bourse, et de la spéculation préfigure en effet des dérives qui apparaîtront au siècle suivant telles que la tristement célèbre « pyramide de Ponzi ». [...]
[...] C'est une véritable économie d'endettement qui enferme les capitaux. Mais pour Saccard, la banque est surtout une vitrine clinquante, un miroir aux alouettes fait pour attirer les épargnants. Il veut vendre du rêve, pour mieux dissimuler les manipulations douteuses des financiers, les hommes de paille et les collaborateurs véreux. En cela, la banque sert donc aussi de paravent. La Bourse : En exposant en détails la mécanique boursière, Zola témoigne d'une volonté pédagogique. Ainsi, les différents métiers qui font partie de la vie boursière y sont exposés : -agents de change ( comme Mazaud, Jacoby, Delarocque), coulissiers (Nathansohn), remisiers (ils transmettent les dernières côtes pour recevoir ensuite des ordres, tels Massias), mais aussi les « haussiers » et les « baissiers ». [...]
[...] * II - Une nouvelle ère économique avec de nouveaux acteurs: La Banque: La Banque Universelle de Saccard fonctionne sur le modèle suivant : Dans le système économique décrit par Zola, la banque joue le rôle d'intermédiaire entre les épargnants et la Bourse. Les sommes déposées par les épargnants sont utilisées par la banque qui accordent à d'autres clients des prêts à moyen et long terme. Cela entraîne cependant une prise de risques importants sur le plan des liquidités et du taux de rémunération, et fragilise par conséquent la banque. [...]
[...] ] Toutes les cervelles étaient à l'envers » (fin du chapitre Si Zola multiplie les chiffres dans les chapitres 8 et 11, c'est surtout pour que le lecteur comprenne les raisons du krach, et si la démonstration peut paraître très opaque au commun des lecteurs, tel est sans doute justement le but recherché : montrer l'opacité du système économique mis en place. Contentieux et recouvrement des dettes : Zola présente le personnage de Busch comme une crapule vivant de la misère d'autrui. Impitoyable maître chanteur, il symbolise le charognard dans toute sa splendeur. [...]
[...] L'Argent - Émile Zola Analyse de l'aspect économique de l'oeuvre. Si la Révolution Industrielle marque la France du dix-neuvième siècle, Zola s'intéresse avec L'Argent à l'une de ses composantes majeures : l'émergence du monde de la Finance, avec tout ce que cela comporte de grandeur et surtout de décadence. Jusque-là ancrée dans une tradition artisanale et agraire, le pays va en effet entrer dans une nouvelle ère qui verra notamment la construction de la Bourse de Paris (de 1807 à 1825), sous l'impulsion de Napoléon Ier. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture