Dans ces pages, nous analyserons le regard du narrateur, le Capitaine Paddock, sur la société arabo-musulmane du Maghreb, à travers les personnages (souvent hauts en couleur) qu'il rencontre sur son parcours.
[...] Ici, il est question de la terre de Barbarie, « the most inhospitable part of the globe that has ever come within my knowledge » (p. 359) [la partie du globe la plus inhospitalière qui ait jamais été portée à ma connaissance]. Or, cette connaissance semble provenir, en grande partie, des tréfonds de l'imaginaire de l'auteur. Et si le personnage-repoussoir d'Ahomed n'était autre que la face sombre de l'Occident ? Par une sorte d'effet miroir, c'est comme si l'auteur projetait ses propres fantasmes, ses propres peurs, dans le personnage d'Ahomed et dans ceux des « barbares » musulmans. [...]
[...] Quel est le message véritable du Coran ? C'est cette question, à la source de nombreuses polémiques à l'heure actuelle, qu'ont osé poser des écrivains comme Salman Rushdie ou encore, plus récemment, Michel Houellebecq. Dans Les Versets Sataniques, roman publié en 1988, l'écrivain britannique (d'origine indienne) Salman Rushdie brosse un brossait assez sombre de l'islam, dont il associe (métaphoriquement) le texte sacré à un écrit maléfique. Des propos polémiques, tels que « Quand la superstition entre par la porte, le bon sens se sauve par la fenêtre », ou encore « Qui a soufflé au Prophète ses versets? [...]
[...] 82) [Après qu'ils eurent dévoré leur repas de viande et de sable mêlés, ils nous jetèrent les os, sur lesquels ils ne restaient pas un seul petit bout de viande] Ce traitement « inhumain » (le mot est employé plusieurs fois dans le récit) de leurs prisonniers paraît, aux yeux d'un lecteur occidental, particulièrement révoltant. Tout est fait pour susciter un sentiment de profond mépris vis-à-vis de ces Arabes barbares, de ces sauvages hermétiques à toute compassion, à tout ce qui constitue notre humanité. [...]
[...] 136), ajoutant ainsi au substrat biblique. Symboliquement, il y a donc une sorte de confrontation théologique entre les deux personnages. Quand l'un fait souvent preuve d'une grande compassion, l'autre se révèle être d'une incommensurable cruauté. Au moment où le reste de l'équipage décide d'abandonner le triste personnage de Pat (suite à ses fréquentes beuveries), le Capitaine Paddock, pris de miséricorde, fait le choix de lui pardonner ses déboires et de le réintégrer dans le groupe. La raison qu'il donne pour ce pur acte de compassion est la suivante : « The reader may now find it was from no liking to his person, nor from any thing amiable in his manners » (p. [...]
[...] Ceci fait, ils se tinrent prostrés, le visage contre terre; et de là, se dressèrent sur les genoux, en prononçant beaucoup de mots - lesquels, d'après les airs qu'ils prenaient et leurs gestes, nous semblèrent être leurs prières. Ce culte, si ce terme convient à une telle chose, se poursuivit pendant une demi-heure, et pendant tout ce temps-là, ils se tinrent tour à tour debout ou couchés, à force de s'agenouiller et de s'aplatir face contre terre]. Évidemment, cet accès de piété contraste fortement avec leurs actes peu « amènes » et miséricordieux. [...]
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