Au début du roman, le personnage principal revient donc sur cette étrange passion amoureuse qui s'est éveillée en lui.
[...] En effet, on retrouve un large champ lexical évoquant une appartenance royale et presque mythologique. Ses cheveux qui « se séparaient (et coulaient) comme deux fleuves d'or » évoquent des paysages quasiment mythologiques. Il offre de même, en mentionnant « son port de déesse » puis ses « cheveux d'un blond doux » et la comparaison faite avec « le divin portrait de la Madone » le portrait presque archétypal d'une créature peut être céleste, en tous lieux, sortant du merveilleux. [...]
[...] Destiné à la prêtrise et prêt à l'engagement de sa vie, le jeune homme se voit, alors, subitement détourné de son destin par l'apparition aussi brusque que marquante d'un personnage envoûtant et dévastateur, la courtisane, Clarimonde. Dès lors, comment ce personnage-clé du roman parvient-il à transformer le destin et les visées du jeune prêtre ? Pour le comprendre, nous analyserons d'abord, le portrait fantastique et énigmatique fait de la jeune femme. Nous verrons, dans un second temps, combien, ce personnage s'ancre pourtant dans la réalité, offrant ainsi un visage et une personnalité paradoxale et mystérieuse. Au début du roman, le personnage principal revient donc sur cette étrange passion amoureuse qui s'est éveillée en lui. [...]
[...] En effet, si son apparence est empreinte d'expressions irréelles, créant d'abord un contraste saisissant, tenu dans une figure de comparaison, entre le jeune homme maintenu « dans une pénombre pourprée comme lorsqu'on regarde le soleil » et Clarimonde d'abord, « étincelante des couleurs du prisme » puis aux prunelles d'un « éclat insoutenable », sur lesquels il s'attarde et s'exclame « Quels yeux » et dont il perçut « des rayons pareils à des flèche s » , apparait la dimension d'un possible envoutement. La description globale de la jeune femme la rapproche en effet d'une apparition singulière et interrogeante. D'ailleurs, les sentiments qu'elle suscite chez le prêtre sont perceptiblement ambivalents, confus et troublés. En effet, ébloui tant par la beauté que par l'étonnement, il présente encore son front, décrit « d'une blancheur bleuâtre et irréelle » évoquant un être d'une autre nature qu'humaine. D'ailleurs, il s'interroge sur son appartenance divine ou bien démoniaque, en tous les cas hors du commun. [...]
[...] Finalement, à travers l'analyse détaillée de ce personnage mystérieux, et par ce constant va-et-vient entre fantastique et réalité, nous percevons toute la complexité et les tourments d'un personnage qui ne comprend ni de quoi est faite son amoureuse, ni l'origine véritable de son Mal. Perdu entre les deux paradigmes et devant la confusion de son âme face à l'inexplicable, il finit par choisir l'explication diabolique pour, à son esprit de prêtre, rationnaliser l'évènement. Dès lors, le romantisme Noir, trouve une expression parfaite, à la fois dans la richesse et profondeur des sentiments évoqués tout comme dans l'approche, plus poussée et donc plus réelle des personnages. [...]
[...] En effet, le personnage de Clarimonde est aussi un personnage ancré. La description précise de sa tenue, de sa parure, le rendent présente au monde. Elle prend donc également et progressivement-notons-le-sous ses yeux, les atours d'une courtisane vénitienne. Par sa « robe de velours nacarat », ses « épaules découvertes » , ses « mains patriciennes » ou encore « le mouvement onduleux » de sa tête et le « léger frisson » qu'elle donne à son allure, elle se pare de tous les traits d'un personnage vivant et réel et devient alors l'archétype du l'Idéal romantique amoureux. [...]
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