Analyse des pages 163-165 : La beauté sur Terre, Charles-Ferdinand Ramuz
[...] Emilie s'apparente en ce sens à une héroïne romantique en proie au « mal du siècle », qui la rend étrangère à son époque, sa classe sociale. Cette réalité se manifeste par la distance entretenue par les personnages entre eux « Ils se sont assis l'un à côté de l'autre sur le mur et à une certaine distance l'un de l'autre ( . ) On voit le lac entre leurs têtes. Il y a une grande place entre leurs têtes ». L'auteur semble subtilement pointer du doigt les conséquences d'un système économique qui pousse les hommes à travailler jusqu'à être asservi et perdre leur humanité . [...]
[...] qu'on est solitaire ». Emilie semble perdue, sans repères, ce qui se manifeste par des interrogations « qu'est-ce qu'on cherche dans la vie ? ». Ainsi, le lecteur est témoin d'un contraste entre la forme de son expression, spontanée, et la gravité de ses propos, philosophiques. Perdue, Emilie constate avant tout sa solitude qui semble lui peser « il n'y a personne nulle part ». Elle semble chercher du réconfort, même divin « mon dieu qu'on est solitaire elle lève les yeux », puis en devient fataliste « et puis c'est tout ». [...]
[...] Ces deux qualificatifs sont régulièrement attribués dans l'imaginaire collectif à la jeunesse. Emilie s'habille de manière élégante avec une « jolie robe » et un « ruban de soie » (tissu noble). Au premier abord, on pourrait penser à un personnage délicat, valeur que l'on associe régulièrement aux classes sociales supérieures. Au-delà du physique, la narration omnisciente nous permet de nous immiscer dans les pensées d'Émilie. Durant son parcours, cette dernière se perd dans des pensées personnelles que l'on pourrait qualifiées de naïves voire enfantines. [...]
[...] Cette pauvreté semble les avoir asservi en tant qu'individus : ils ne sont pas capables d'échanger entre eux, comme exténués par l'effort et la faim, au grand désarroi d'Emilie « c'est mon père et c'est mes frères, mais ils ne disent rien, parce qu'ils n'ont rien à dire; ils ne lui ont rien dit, à elle ». En conclusion, on tachera de remarquer que le passage étudié se termine comme il avait commencé pour notre personnage principal. En effet, Emilie renoue avec la mélancolie du début. La jeune fille s'attriste de l'absence de communication dont la pauvreté semble en être la cause. [...]
[...] Dans ce passage, le lecteur accompagne Emilie sur son chemin pour retrouver ces derniers afin de leur apporter leur repas pour leur pause déjeuné. Le père et les frères travaillent en tant que maçons, à l'écart du village. Afin de les retrouver Emilie doit se promener dans la nature, seule. Le passage étudié est principalement descriptif avec très peu d'échanges entre les protagonistes. Il peut être divisé en deux parties principales. Dans la première, l'auteur se centre sur le personnage d'Emilie. Puis, dans un second temps, il fait état du moment partagé entre Émilie et ses proches durant le déjeuner. [...]
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