Analyse linéaire du prologue de Juste la Fin du Monde de Jean-Luc Lagarce pour l'oral du baccalauréat de français notamment.
Comment ce prologue annonce-t-il les enjeux de la pièce à venir ?
[...] Il s'agirait d'une prosopopée si l'on considère que c'est un mort qui parle. Il poursuit à partir de la ligne 20 avec l'annonce du sujet de la pièce, le retour vers les siens pour leur annoncer sa mort prochaine et (à partir de la ligne 33) prendre ainsi son destin en main. Lignes 1 à 19 Ce premier mouvement du texte s'ouvre avec deux compléments circonstanciels de temps : « Plus tard, l'année d'après », le deuxième précisant le premier et donnant à l'annonce un caractère tragique puisqu'il s'agit de l'annonce de sa propre mort. [...]
[...] Le pronom « eux » est tout aussi mystérieux que « les », dépourvu de référent. La ligne 28 reprend le complément de but « pour annoncer », toujours dépourvu de complément et que le personnage corrige dans une épanorthose par le verbe dire, répété à la ligne 30. Cette correction permet de rendre peut-être l'annonce moins grandiloquente, le terme « dire » étant plus neutre. On sent d'ores et déjà la crainte de prononcer cette parole. Le Cod arrive enfin 8 lignes après le premier verbe « annoncer ». [...]
[...] A la ligne 25, Louis accumule encore trois compléments de manière pour insister sur ces précautions et sa délicatesse « lentement, calmement, de manière posée ». Il s'agirait d'éviter toute crise et tout drame liés à cette annonce. Le tiret crée une nouvelle parenthèse qui interrompt encore le propos pour commenter son propre caractère. Il pose une question directe à la forme négative qui semble s'adresser à lui-même ou aux spectateurs et qui appelle une réponse positive. Le verbe être au passé composé « n'ai-je pas été » dresse bien un bilan de sa vie achevée. [...]
[...] Les deux adjectifs renforcent le tragique de la situation. Il s'agit d'une forme de destin dont le personnage veut être le messager, comme dans les tragédies antiques. Le pronom « moi-même » ou l'adjectif « unique » mettent l'accent sur cette prise de responsabilité. L33-fin Louis développe le dernier temps de sa longue phrase qu'il annonce par la coordination « et » qui donne au monologue une tournure conclusive. Il s'agit d'expliquer le deuxième but de sa visite. Le verbe « paraître » est d'abord employé de manière absolue, sans complément puisque les tirets viennent encore interrompre le propos. [...]
[...] La situation évoquée de manière très évasive est bien assimilée à un combat avec les termes « danger extrême, l'ennemi, détruirait aussitôt». La deuxième personne « vous » implique le spectateur dans cette scène épique sans que l'on sache exactement de quel mouvement il veut parler ce qui renforce le mystère des propos. L15-19 : le leitmotiv « l'année d'après » crée une rupture dans le rythme des vers qui deviennent plus courts après cet élan épique. La phrase se déconstruit, procède par touches avec « malgré tout », « la peur » et le groupe participial « prenant . ». [...]
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