Analyse linéaire du poème "Le Serpent qui Danse" de Baudelaire, extrait des Fleurs du Mal.
Analyse du fond (sensualité de la femme, qui initie le voyage intérieur du poète) et de la forme (musicalité).
[...] Explication linéaire : « Le Serpent qui danse » de Baudelaire (Les Fleurs du Mal) Présentation du poème : « Le Serpent qui Danse » est un poème de Charles Baudelaire, qui apparaît dans le recueil Les Fleurs du Mal, publié en 1857. C'est un poème aux rimes croisées, composé de 9 quatrains qui mêlent octosyllabes et pentasyllabes. Baudelaire, chantre de la modernité, y fait le portrait imagé d'une femme, que l'on sait être Jeanne Duval. Nous allons montrer que ce poème laisse entrevoir la fascination du poète pour cette femme mystérieuse qui l'invite à voyager. [...]
[...] Sa salive est évoquée de manière imagée à travers les expressions « un flot » et « l'eau de ta bouche ». Celle-ci semble abondante et étrangement froide, puisqu'elle proviendrait de « glaciers ». Le poète la compare à « un vin de Bohème ». On peut comprendre que, quand il embrasse Jeanne Duval, Baudelaire ressent une certaine ivresse et que cette femme lui fait tourner la tête . L'idée du voyage est reprise avec la mention de la « Bohème », cette région d'Europe centrale associée aux bohémiens, une communauté nomade. [...]
[...] Le femme semble éviter les efforts, elle se laisse porter comme une étoffe au gré du vent. Pour évoquer la chevelure de cette femme, le poète emploie une métaphore qui rapproche ses cheveux de la « mer», des « flots ». Différents sens sont convoqués : la vue (« bleus et bruns ») mais aussi l'odorat (« parfums », « odorante »). L'adjectif « profonde » donne l'impression que l'on pourrait se noyer dans la masse des cheveux de Jeanne Duval. [...]
[...] Ils sont aussi porteurs d'une certaine ambiguïté. La mention de « or » est positive, tout comme la métaphore rapprochant ses yeux à des « bijoux », un objet qui évoque le luxe, la séduction et la beauté. Cependant, l'adjectif « froids » nuance le caractère élogieux du portrait en mettant l'accent sur le caractère probablement insensible de cette femme. Plus que tout, elle est insaisissable, comme le suggère le mélange paradoxal de deux matériaux : « l'or » et « le fer ». [...]
[...] Il y a ici l'idée d'une ondulation pleine de sensualité. Il faut aussi rappeler que le serpent est symboliquement associé au mal et à la séduction. Dans la Bible, c'est à cause du serpent qu'Eve convainc Adam de manger le fruit défendu. Il est à l'origine de la Chute d'Adam et Eve, qui doivent ensuite quitter le jardin d'Éden. La mention du « bâton » peut aussi nous faire penser aux charmeurs de serpents, qui utilisent un pungi, une sorte de clarinette, pour faire danser les serpents. [...]
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